Gary est parvenu à embarquer clandestinement sur Deucalion, et rien ne l’a préparé à ce qu’il découvre : une véritable ville s’est recréée dans le ventre de la navette spatiale, abritant des centaines d’Oubliés. Mais ces Oubliés vivent coupés de la partie haute de la navette, occupée par les Invisibles à qui ils servent de main d’œuvre. La révolte gronde, enflammée par une mystérieuse Voix venue des étoiles. Comment Gary peut-il réussir à retrouver sa mère s’il n’a pas accès au monde des Invisibles ? Passager clandestin, il doit également se cacher des inquiétantes Ombres. Heureusement, de vieux amis sillonnent le Marché rouge – mais aussi de vieux ennemis…

Ouvre les yeux.
Lentement, douloureusement, Gary Cook écarta les paupières. Le garçon de quinze ans gisait sur le sol, incapable d’effectuer le moindre mouvement. Il sentait à peine le contact de ses vêtements trempés contre sa peau. Autour de lui, tout semblait se noyer dans une brume vaporeuse.

Cette série SF à quatre mains m’avait convaincu il y a quelques mois (ICI) t je me demandais ce que les auteurs, Romain Quirot et Antoine Jaunin, avaient réservé à leurs personnages.

On change de décor. On oublie – ou presque – les maisons délabrées et la vie glauque du pont des Oubliés. Gary Cook a réussi à pénétrer clandestinement dans le Deucalion et il découvre une véritable ville dans ce vaisseau spatial. Mais l’engin est séparé en deux parties. Une partie de la population, des Oubliés pour la plupart, vive entasser dans des sortes de bidonvilles et survivent en donnant de leur temps et de leur production à ceux d’en haut. Les Invisibles. Gary retrouve des gens qu’il connaît mais n’a qu’une obsession retrouvée sa mère, qui doit vivre parmi les Invisibles.

Parallèlement aux découvertes et à la nouvelle vie de Gary, on retrouve un autre personnage peu sympathique du premier tome, Dean. Il fait partie des élus. Un de ceux qui ont gagné leur place. Mais alors qu’il s’attendait à un voyage plutôt luxueux ou du moins confortable, il se retrouve à passer des épreuves sordides, difficiles et parfois radicales. Le groupe s’amenuise peu à peu. Mais ils ne savent pas pourquoi ils doivent se battre. Et quand ils l’apprendront – et nous aussi par la même occasion – ils seront plus que surpris ! Dean révèle une autre facette de sa personnalité et je crois que c’est mon personnage favori de cette suite.

Allongé sur son lit, Dean observait les étoiles à travers les grandes lucarnes du dortoir. Leur lueur scintillante était presque imperceptible, comme si les astres étaient trop fatigués pour briller.

Les auteurs ont construits ce roman en deux univers qui semblent à des années lumières l’un de l’autre. Deux ambiances différentes. Deux décors différents. Mais une même idée en fil rouge : la survie. On a même parfois l’impression de lire deux romans distincts et ils nous tardent que les personnages se retrouvent et fassent bouger les choses ensemble.

L’ambiance est là et scotche le lecteur. La plume des deux auteurs séduit et captive. Je ne voulais pas lâcher ce roman surtout quand nos héros se trouvaient dans des situations délicates. Les personnages, même s’ils sont jeunes, savent réfléchir et avancer. Ils sont observateurs, intuitifs et débrouillards pour la plupart. Ce second tome est plus sombre, plus suffocante, plus oppressante. L’univers d’huis-clos donne un second souffle au récit. On est surpris, interpellé, dérouté et la suite promet tout autant de rebondissements et de renouveau! J’ai hâte !

Un second tome toujours aussi spectaculaire et surprenant!