Audiolib, 2019
Mazarine, 2019
Mazarine, 2019
Brigitte, une jeune retraitée, profite pleinement de sa nouvelle liberté en multipliant les activités. Pourtant, l’harmonie de son quotidien est bientôt troublée par Bernard, son mari, bourreau de travail qui, à 61 ans, vient d’être mis à la retraite contre son gré. A ce sérieux désagrément, s’ajoutent la présence de voisins insupportables et la venue de son envahissante famille.

Bernard s’est toujours consacré à son travail. Au détriment de sa femme, de son fils, de sa vie en général. Il ne vit que pour son boulot et ne comprend cette décision injuste qui vient d’être prise contre son gré : il va devoir partir à la retraite! Mais quelle horreur pour lui! La retraite est synonyme de rejet, de décrépitude… Lui il est encore en forme et a énormément à offrir à sa boîte encore! Ils vont le regretter c’est sûr. Ils vont le rappeler car sans lui l’entreprise est voué à l’échec ! Les premiers jours sont déprimants pour lui. La moindre activité ne l’occupe que quelques minutes… comment occuper ses journées ? Sa femme, Brigitte, déjà en retraite depuis quelques temps, a un emploi du temps de ministre. elle sort, a des activités,voit du monde. Mais Bernard… Un vieux bougon, acariâtre, qui grommelle et râle tout le temps. Et ce n’est pas mieux quand son fils débarque avec sa belle-fille, Alice, et leurs deux enfants. Il ne s’attend pas du tout avec elle. Il ne comprend pas ses petits-enfants… Mais sa nouvelle situation commence à le faire réfléchir. Et puis son petit-fils, Paul, l’admire (ce qui remplume son ego surdimensionné).
Paul a un exposé à préparer et Bernard va l’y aider. Et il se retrouve alors entre un défi à relever et une prise de conscience (ce qui lui ressemble très peu) : la planète suffoque sous le plastique. Alors il va chercher comment réduire son impact et se lancer dans le monde du zéro déchet.
J’ai beaucoup ri aux côtés de ce Bernard ronchon mais attendrissant. Aurélie Valognes exagère un peu beaucoup les traits psychologiques de son personnage mais c’est ce qui nous séduit car on le voit encore plus changé, évolué; C’est quelqu’un qui ne sait pas faire dans la demi-mesure. Et du coup son côté extravagant a parfois du mal à être bien perçu par son entourage. Il va dans l’extrême sans explication, sans justifier le nouveau mode de vie qu’il veut instaurer. Il n’est pas du tout pédagogue! Et forcément, il va y avoir des étincelles !
Aurélie Valognes a souhaité aborder la retraite non pas par le biais d’un personnage qui n’attend que ça mais plutôt pour quelqu’un pour qui ça n’est pas une option viable. C’est un sujet grave car nombre de personne peuvent entrer en dépression à un tel changement de vie, non préparé. Autre sujet d’actualité lui aussi, le trop plein de plastique et la prise de conscience qu’il faut faire évoluer nos pratiques et nos usages. Aurélie Valognes la aussi prend volontairement le parti d’aller dans l’excès pour pouvoir faire entendre aussi la voix des sceptiques, ceux qui pensent qu’il est trop tard ou que ceux qui optent pour une vie « zéro déchet » en font trop et reviennent en arrière. Il est intéressant de voir ces points de vue s’opposer ici et de noter que ce qui opposent le deux camps est une nouvelle fois le manque de communication et d’explication sur le pourquoi du comment de certaines actions. Réfléchir avant d’agir !
Une nouvelle fois, Aurélie Valognes nous offre un récit humain, bienveillant, un roman doux, savoureux, drôle et émouvant. On peut sans problème se retrouver dans l’un ou l’autre des protagonistes et ça fait du bien!
Et une nouvelle fois, merci à Aurélie Valogne de faire revivre toutes ces petites expressions désuètes ! Je suis fan !!
