L’Épouse et la veuve

titre original : The wife and the widow

Auteur : Christian White
trad. de l’anglais (Australie) par Isabelle Maillet
352 p.
Librairie générale française, 2023 (Le livre de poche)

Sur une île au large de l’Australie, deux femmes confrontées aux secrets de leurs époux.

Un roman qui a su me surprendre avec un twist final que je n’ai vraiment pas vu venir !

Kate attend son mari à l’aéroport avec leur fille. Celui-ci était en séminaire à Londres et la petite est impatiente de retrouver son père. L’avion atterrit. Les passagers récupèrent leurs bagages… mais aucun signe de John. Inquiète, elle pense avoir mal compris (ou essaie de se convaincre) l’heure de son vol. Elle n’arrive pas à le joindre. Et quand elle contacte son employeur, elle apprend qu’il a démissionné plusieurs semaines auparavant… Kate est-elle, comme le suggère ses beaux-parents, si effacée de leur vie de couple qu’elle ne s’est rendu compte de rien ? A-t-il une double vie ? Bien sûr, comme il est adulte, la police ne lance pas d’enquêtes. Mais Kate n’est pas forcément la femme discrète et sans initiative qu’elle paraît. Bien au contraire ! Au moindre signe de vie, elle fonce ! C’est ainsi qu’elle se retrouve sur l’île de Belport au large de l’Australie, où ils ont une maison secondaire. Là-bas, un corps est retrouvé. Kate va continuer à remuer ciel et terre pour avoir ses réponses…

En parallèle, nous faisons la connaissance d’Abby qui vit sur l’île de Belport avec son mari et ses deux enfants adolescents. S’ils vivent là depuis longtemps, ils ont bien du mal à joindre les deux bouts. Elle travaille dans une petite supérette. Lui entretient les maisons secondaires des touristes et rend service aux locaux. Leurs maigres salaires ont du mal à combler les dettes. Mais ils forment un couple soudé, malgré les épreuves. Depuis quelques temps, Abby remarque des changements de comportement de son mari. Elle met ça sur le dos des dettes et de la lassitudes mais si c’était autre chose.

Nous suivons donc ces deux récits en parallèle. On comprend qu’un lien invisible mais palpable est en train de se tisser, au fur et à mesure des chapitres, entre les deux femmes. La rencontre semble inévitable mais toute la question est dans le comment… voire le pourquoi…

J’ai vraiment apprécié ce travail de double narration. En alternant les chapitres courts, du point de vue de l’une (l’épouse) puis de l’autre (la veuve), les choses se mettent en place et notre esprit de lecteur de polar s’essaie à démêler les fils, à mettre les faits dans l’ordre, à déduire…

Et puis il y a ce twist qu’on ne voit pas arriver. Qui nous apporte un tout nouvel éclairage… qui nous amène (enfin dans mon cas en tout cas) à revenir en arrière, relire certains passages… Et tout s’emboîte, tout semble si logique et évident ! Il y a là un sacré travail d’organisation de la narration, d’écriture pour ne pas qu’on devine trop tôt. Vraiment bravo !!