EN SÉLECTION POUR LE PRIX AUDIOLIB 2024

 Louise a une trentaine d’années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l’alcool. Aujourd’hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser pour morte. L’enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise.
Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé. Au cœur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie…

Une nouvelle fois, la sélection du prix Audiolib me permet de découvrir l’univers d’un auteur faisant partie de ma longue liste d’auteurs à découvrir un jour!! Je suis sûre que vous avez une liste dans le genre vous aussi. Non ?

Un roman sombre où les personnages semblent désabusés par leur quotidien.
Il y a tout d’abord, Jourdain. Il est un flic blasé. Il n’arrive plus à supporter la violence de son quotidien, ne comprenant plus les gens et leurs réactions. Son métier en rongeait son enthousiasme, son envie d’aider… et il a eu aussi un impact néfaste sur sa vie de famille.

Il y a Louise qui élève seule son fils Sam et qui tente d’échapper à la violence et au harcèlement d’un ex.

Et puis, il y a Christian. Un tueur sans état d’âme dont on découvrira le cheminement psychologique toxique qui l’a conduit à ces meurtres.

Trois voix. Trois destins. Trois parcours de vie diamétralement opposés mais conduisant à un degré de lassitude extrême. A un désespoir.

Jourdain sera le personnage central qui aura le contact avec les deux autres. Il jongle entre les différentes affaires. La protection de Louise, une femme qui le touche par sa fragilité et son courage. C’est lui qui comprendra qu’un tueur en série est à l’œuvre depuis quelques années.

Mais s’il y a des enquêtes, l’intrigue tourne surtout autour de la psychologie des personnages et de leurs quotidiens. Il y a une ambiance bien noire, bien pesante dès qu’on rentre en contact avec eux. ON ressent alors leur désespoir, le détresse, leur quotidien pesant dont ils ne savent pas s’en sortir.

Cette atmosphère est parfaitement bien retranscrite par la lecture d’Ariane Brousse qui sait toujours s’adapter à l’humeur du texte. Sa voix ici sera trainante, désenchantée, avec ce qu’il faut de pointe d’espoir quand une lueur brille faiblement dans l’intrigue.

Hervé Le Corre esquisse le portrait d’une époque où une partie de la population se sent englué dans son quotidien, sans grand espoir de s’en sortir. Un quotidien où mûrit la violence, la détresse et pour certains la perversion.

Un roman noir où (les personnages (enfin certains!!) sont attachants. On entre sans mal en empathie avec eux. Une écriture maîtrisée, sans fioriture, sans état d’âme : on est dans l’ambiance et on ne lâche pas le roman avant la fin… une fin aussi inattendue que parfaite.

Un récit noir, prenant qui ne laisse pas indifférent.