L’Éveil d’Erica Strange
titre original : After the ink dries
Autrice : Cassie Gustafson
trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Maud Desurvire
437 p.
Depuis peu de temps, Erica est en couple avec le beau Thomas. Mais au lendemain d’une soirée, la jeune fille se réveille à moitié dévêtue, avec les noms de son copain et de ses amis inscrits au feutre sur son corps. Traumatisée, elle s’invente un alter ego qui prend vie dans des aventures qu’elle dessine sous forme de comics. Ensemble, elles tentent de découvrir ce qui s’est passé cette nuit-là.
Le lendemain d’une soirée, Erica se réveille dénudée avec des insultes inscrits aux marqueurs partout sur son corps. La veille, elle sait qu’elle a beaucoup bu. Et elle ne se rappelle plus ce qu’il s’est passé. Elle est monté avec son petit ami dans une chambre… mais ensuite ?
Elle rassemble ses affaires, descend l’escalier et là elle entend son « mec » et ses amis se vantaient de ce qu’ils lui ont fait. Choquée, terrifiée, elle s’enfuit chez elle. Elle tente alors de rassembler ses esprits, de comprendre. Elle a peur, s’examine. L’ont-ils violé en plus de l’avoir humiliée avec ses insultes ?
Les jours suivants seront rudes à affronter. Sa meilleure amie ne veut plus lui adresser la parole. Des photos et vidéos commencent à circuler. On se moque. On la harcèle.
Elle…
s’effondre…
Si d’abord elle cherche à se rassurer sur cette nuit-là… on sent que c’est avant tout pour elle un mécanisme d’autodéfense. D’occultation. Elle se refuse à mettre un mot sur ce qu’elle a vécu. Sur ce qu’on lui a fait.
Elle n’en parle à personne.
Ni à sa mère.
Ni à sa meilleure amie.
De toute façon celle-ci lui a tourné le dos.
Erica perd pied. Sa seule bouée de secours et le blog qu’elle tient en secret où elle s’est inventée un alter égo, Erica Strange. Elle lui fait vivre des aventures, elle lui fait dire ce qu’elle n’a pas le courage de dire à voix haute.
Mais est-ce que ce sera suffisant pour elle pour affronter ce qu’on lui a fait subir ?
Ce roman aborde les thèmes forts du viol et du sentiment de culpabilité (chez la victime et chez les coupables). J’ai lu une bonne partie du roman en apnée. J’ai souffert par empathie pour Erica. J’ai au mal de sa solitude face à tout ça. On se sent impuissant à la voir s’enfoncer dans un tourbillon qui semble sans fin… J’ai ressenti sa détresse, ses peurs, sa culpabilité (infondée). J’ai aimé Erica et j’aurai voulu être cette amie qui lui tendrait la main. Mais il serait malhonnête de ma part de dire que cette amie n’existe pas dans le roman. Elle est là mais Erica est trop honteuse, trop traumatisée par s’apercevoir de la main qu’on lui tend.
