Roman

Et chaque fois, mourir un peu – 1. Blast de Karine Giebel

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Et chaque fois, mourir un peu
1. Blast

Autrice : Karine Giebel
250 p.

Récamier, 2024

résumé
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame…
Ne pas flancher, ne pas s’effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d’une mère, d’un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s’il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n’a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.
cequejenaipensé Le dernier roman de Karine Giebel porte terriblement bien son nom. On assiste impuissant à la dérive de son personnage, à cas maux qu’ils soignent chez les autres, et qui lui fissurent le le cœur un peu plus à chaque fois.
Et chaque fois, mourir un peu…
Le premier volet de cette série se nomme Blast. Un blast est l’effet sur l’organisme d’une explosion et qui a des répercussions différentes suivant la distance de l’impact. Ici ce mot aussi prend tout son sens : les effets d’u drame et ses ricochets dans le temps sur le corps et l’âme.
Les romans de Karine Giebel se dévore en général et celui-là ne déroge pas à la règle. Pourtant, j’ai fait durer ma lecture. J’avais besoin de m’aérer, de respirer, de m’éloigner de l’horreur que vit ces différentes populations rencontrés par le héros.
Le personnage principal s’appelle Gregory. Il travaille pour le CICR, Commité International de la Croix Rouge). Il est un infirmier très impliqué dans son travail qu’il prend à bras le corps et très à cœur. Missionné par le CICR, il parcourt le monde pour venir en aide aux populations sur les lieux de conflits. Nous le suivrons sur plusieurs années, de Sarajevo à  Gaza, en passant par la Tchétchénie, l’Ukraine ou encore le Congo (entre autres).
Gregory panse leurs plaies, écoute leurs témoignages, entend leur détresse, leur douleur, leur peur et leur désespoir. Il sera témoin au cours de ces années de ce que l’humain est capable de faire de pire à ses semblables.
Karine Giebel s’est documentée pendant plus d’un an en lisant des témoignages, des livres, en allant vers les humanitaires. Je n’imagine pas à quel point elle a dû s’imprégner à son tour de ces drames humanitaires pour arriver à les ressortir dans ce roman en réussissant à nous transmettre autant d’émotions.
Son héros croit en son combat. Il a l’impression de ne jamais pouvoir en faire assez pour venir en aide à ses hommes, femmes et enfants, traumatisés, mutilés. Plus le temps passe, plus Gregory s’imprègne de cette douleur et de cette détresse. Ce qui est totalement humain.
D’autant que sa situation personnelle va vivre un tournant dramatique. Comment s’en sortir indemne? Comment vivre « normalement », en paix, quand on côtoie ces drames humanitaires ?
Dans ce roman, Karine Giebel rend hommage à ces travailleurs humanitaires qui sont sur le terrain. Elle nous parle avec humanité, émotion et empathie de leur rôle si important, qui passe souvent au détriment de leur propre santé mentale.
Gregory est un personnage bouleversant. On s'(attache à lui, à son sens du devoir. On prend conscience bien avant lui de l’impact, du blast, de ce travail qui le passionne autant qui le consume. Mais il n’y a pas que son travail qui est difficile. A la maison aussi le quotidien peut être aussi compliqué. Les traumatismes sont aussi forts que différents.
Il me tarde déjà la fin d’année pour retrouver Gregory et les siens, d’autant qu’on le quitte dans une situation périlleuse.
en bref  Un roman noir humain, puissant, bouleversant, empathique, difficile et nécessaire.

2 réflexions sur “Et chaque fois, mourir un peu – 1. Blast de Karine Giebel

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