La Robe du jaguar
Autrice : Valérie Fayolle
253 p.
Récamier, 2024
Un destin de femme, une histoire de famille: que reste-t-il quand tout semble perdu ?
Rose Dessables mène la vie dont elle a toujours rêvé. Celle d’une femme épanouie, d’une mère comblée et d’une artiste en devenir. Mais alors que tout semble lui sourire, elle décide de partir sur un coup de tête au Pérou, prétextant un film documentaire sur les chamans.
En réalité, Rose prend la fuite. Elle se cherche et se perd à l’autre bout du monde, dans une Amazonie ravagée par les flammes. Pourquoi avoir choisi l’exil ? À qui tente-elle d’échapper ? Et parviendra-t-elle à retrouver son chemin dans cette forêt primaire qui atteint son propre point de non-retour ?
Je ne sais pas si je m’attendais à une telle histoire en commençant la lecture. Je suis passée par plusieurs comportements au cours de celle-ci… agacement, incompréhension, tristesse, inquiétude, questionnement,… bref : émotions et réactions ont été au rendez-vous ! Nous sommes dans un roman épistolaire. Nous avons l’héroïne Rose qui nous partage des pages de son journal intime qui va l’accompagner durant cette aventure. Puis nous avons les échanges de mail de Rose avec sa famille et son entourage.
Rose vient de tout plaquer. Ses enfants, son nouveau compagnon, son ex-mari. Elle part direction l’Amazonie en prétextant un reportage sur une communauté chamane.
Sa fille est surprise même si elle est habituée au caractère de sa mère. Mais cette dernière vient de sortir une chanson qui connait un succès au-delà de toute attente. Est-ce ce succès médiatique qui lui a fait peur ? qui l’a fait fuir ?
L’inquiétude prend très vite la place de la surprise ! Sa fille constate des choses dans l’appartement maternel, et ses mails qui se veulent rassurant provoquent l’effet inverse.
Tout el monde s’en mêle : la fille inquiète et pleine de sollicitude, le fils en colère, le petit ami soucieux, l’ex-mari blasé… Les mails s’enchaînent et les réponses de Rose s’adaptent à chacun d’entre eux. Nous, lecteurs, avons la chance d’avoir en plus les extraits de son journal intime ce qui nous permet d’avoir une vue plus élargie de ce qui se passe entre son départ le 12 mai et la fin du roman, le 30 juin…
J’avoue qu’au début j’ai eu du mal avec le comportement de Rose. Je la trouvais un peu égoïste de partir ainsi sans rien dire à sa famille. Je me suis retrouvée, en quelques sortes, à partager les sentiments de son entourage face à ce départ inexpliqué. Bien joué de la part de Valérie Fayolle, l’autrice! Et puis petit à petit, on a les éléments qui se mettent en place. On se met aussi à ressentir la pression familiale du point de vue de Rose mais aussi à dessiner une esquisse de ce qui a pu provoquer son départ. Et puis, la réalité nous rattrape et l’empathie et la compréhension prend le relai des premiers sentiments. La fin m’a pourtant laissée dubitative même si elle répond bien à l’ensemble du récit.
Valérie Fayolle signe ici un second roman riche en émotion, en introspection et confidence. Une prise de conscience, une détresse familiale qu’elle mêle avec ingéniosité avec une prise de conscience du danger du changement climatique.
Un roman déstabilisant et riche en réactions!
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