Au sein des réseaux criminels, là où règnent puissance, meurtre et pouvoir, il y avait elles. Les captives. Dangereuses, malignes, et mortelles, elles sont les ombres des plus grands réseaux, les représentantes de leurs chefs, aussi appelés possesseurs.Depuis son adolescence, Ella est une captive contre son gré. John, son possesseur, préfère utiliser son corps plutôt que ses talents, plongeant sa vie dans un cauchemar éveillé. Jusqu’au jour où il lui annonce qu’elle va travailler pour quelqu’un d’autre…
Si Ella pensait qu’il ne pouvait y avoir pire que John, elle réalise très vite que son nouveau possesseur joue dans une tout autre catégorie. Ce certain « Ash», leader charismatique du réseau des Scott, refuse la présence d’une captive à ses côtés. Pour une raison obscure, il voue une haine viscérale à ces femmes. Un jeu dangereux s’installe alors entre eux, car Asher entend bien faire payer Ella, mais celle-ci ne compte pas céder…
« Ne joue pas avec le diable, mon ange, ne t’aventure pas dans ce que tu regretteras. »
Captive de Sarah Rivens : Au-delà des Ténèbres, une Lueur d’Espoir ?
Habituellement cantonnée aux rayons de la romance plus « conventionnelle », je dois avouer que la Dark Romance a toujours suscité chez moi une certaine appréhension. Les tropes souvent associés à ce genre – violence, séquestration, la fameuse « romance » avec le bourreau – me laissaient sceptique, voire même inquiète quant à la potentielle banalisation de dynamiques toxiques. C’est donc avec un mélange de curiosité et de prudence que je me suis plongée dans Captive de Sarah Rivens, un titre phare de ce genre littéraire.
L’histoire nous plonge sans ménagement dans les rouages sombres des réseaux criminels, où les « captives » sont des femmes soumises au pouvoir de leurs « possesseurs ». Ella, notre protagoniste, en est une depuis l’adolescence, prisonnière du bon vouloir de John qui use de son corps sans considération pour son être. Lorsque John annonce qu’Ella sera transférée à un autre homme, elle est loin de se douter ce qui l’attend. Son nouveau possesseur n’est autre qu’Asher Scott, le charismatique et redouté leader du réseau des Scott, un homme qui voue une haine viscérale aux captives. La confrontation entre ces deux êtres que tout oppose est inévitable, et le jeu dangereux qui s’installe promet des étincelles…
Dès les premières pages, nous sommes plongées dans la noirceur de la réalité d’Ella : les violences subies, le vocabulaire cru utilisé par moments ne fait qu’accentuer la brutalité de cet univers. Pourtant, contrairement à mes craintes initiales, je n’ai pas ressenti de banalisation de cette violence. Au contraire, le regard de l’autrice semble empreint d’une certaine critique et qui peut permettre aux lecteurs sensibles d’analyser et de prendre du recul vis à vis du récit. À travers le personnage d’Ella, on perçoit la détresse d’une jeune femme utilisée, qui prend progressivement conscience de l’abjection de sa condition et de ce que devrait être une véritable « captive » dans cette société perverse. Son innocence et sa naïveté, contrastant avec la dureté du monde qui l’entoure, la rendent attachante, et sa force de caractère face à l’intimidant Ash est étonnante.
Quant à Asher, il est un personnage complexe et déroutant. Sa violence envers Ella est indéniable et souvent difficile à supporter pour le lecteur. Son comportement imprévisible et parfois inqualifiable ne saurait être excusé. Cependant, au fil des pages, on entrevoit les fissures de son armure, les traces d’une souffrance passée qui explique, sans la justifier, sa haine des captives. C’est dans cette dynamique fragile et tendue qu’une relation improbable commence à se dessiner. Loin d’une romance idyllique, Ella et Ash apprennent mutuellement à reconstruire une confiance ébranlée, à s’entraider malgré leurs passés respectifs.
Certes, la plume de Sarah Rivens n’est pas exempte de quelques maladresses. J’ai noté des répétitions ou des absences de mots, quelques fautes d’orthographe qui, compte tenu du succès du roman, auraient mérité une relecture plus approfondie. Néanmoins, malgré ces imperfections, je me suis laissée emporter par le récit. L’intensité des situations, les rebondissements et la tension palpable entre les personnages rendent la lecture addictive. Chaque scène se déroule sur le fil du rasoir, laissant planer une menace constante.
J’avais une appréhension quant au rôle des captives dans ce récit, craignant une glorification de leur statut. Or, j’ai trouvé au contraire que l’autrice leur conférait une dimension intéressante, loin d’être de simples objets. Ella en est la parfaite illustration : une victime qui, malgré les traumatismes, se révèle pleine de ressources et d’une force intérieure insoupçonnée.
Captive a été une lecture surprenante et marquante. Si le roman aborde des thèmes sombres et dérangeants, la violence n’y est pas gratuite ni banalisée. L’évolution des personnages d’Ella et d’Ash, bien que complexe et parfois douloureuse, captive et interroge. J’ai refermé ce livre avec un intérêt certain et une envie de lire la suite prochainement… contre toute attente! Comme quoi, il ne faut jamais rester sur des a priori et faire sa propre expérience (mais je suis consciente qu’il existe des dark romance plus trash aussi!).
Trigger Warning : Ce roman aborde des thèmes sensibles tels que la violence, la séquestration et le viol. La lecture est déconseillée aux personnes sensibles à ces sujets.

Pingback: C’est lundi que lisez-vous ? #699# | Les Lectures d'Azilis