Michel l’ours grincheux habite avec ses oisons adoptifs (car il est leur Maman) et avec trois souris turbulentes (car elles refusent de partir). Michel, qui n’aime rien tant que la solitude, craque. Puisque les souris restent, c’est lui qui part !
Lorsqu’il trouve la maison de ses rêves, sans une souris à l’horizon, il sent quelque chose d’inhabituel lui chatouiller le visage : un sourire ! Mais son répit sera de courte durée. Les souris n’ont pas dit leur dernier mot et comptent bien organiser une crémaillère d’anthologie…
Michel, notre ours préféré (et le seul, soyons honnêtes, qui râle avec autant de panache… quoique l’Ours grognon de Myriam Ouyessad est pas mal non plus!), est de retour dans Maman Ours déménage de Ryan T. Higgins, et cette fois, il croit avoir trouvé une solution radicale à son problème de cohabitation : la FUITE !
Imaginez la scène : Michel, ours solitaire dans l’âme, se retrouve à la tête d’une famille… disons… éclectique. Des oisons qu’il a adoptés (lire le premier tome : Maman Ours) et trois souris aussi collantes que du miel sur une patte d’ours (voir Bienvenue chez Maman Ours… que je n’ai pas encore lu). Trois ! Des minuscules tornades à moustaches qui visiblement n’ont pas lu le panneau « Propriété privée – Ours grincheux en quête de paix ».
Michel, dont le passe-temps favori est probablement de contempler son nombril en silence (si les ours en ont), arrive au point de rupture. Trop de piaulements, trop de grignotages intempestifs, trop de minuscules pattes qui courent partout ! Ni une ni deux, notre ours mal léché décide de plier bagage. Direction, avec ses oisons : la maison de ses rêves. Un endroit où le seul bruit serait le doux ronflement de son propre nez. Le bonheur, quoi !
Et figurez-vous que Michel trouve, après quelques échecs, cet Eden ! Une maison parfaite, (presque!! ) sans un seul rongeur à l’horizon. Tellement parfait qu’un phénomène étrange se produit : un sourire ose se pointer sur sa face habituellement renfrognée ! Incroyable, non ?
Mais (car il y a toujours un « mais » quand il s’agit de Michel et de sa joyeuse « famille »), le bonheur est de courte durée. Les oisons, aussi adorables soient-ils, ont le cœur gros. Leurs copines souris leur manquent ! Et les souris, de leurs côtés, ne sont pas du genre à se laisser oublier…
Ryan T. Higgins nous régale une fois de plus avec son humour décalé et ses illustrations expressives à souhait. Le sourcil froncé de Michel est une véritable star à lui tout seul, capable de transmettre à lui seul toute la palette des émotions de l’ours le plus bourru de la littérature jeunesse. On rit des mimiques de Michel, des bêtises des souris et de la loyauté touchante de cette drôle de famille.
Si vous avez déjà croisé le chemin de Michel, vous savez à quoi vous attendre : une avalanche de situations cocasses et un ours qui râle pour notre plus grand plaisir. Si c’est votre première rencontre, préparez-vous à succomber au charme grincheux de ce papa ours pas comme les autres. Maman Ours déménage est une ode à la famille, même quand elle est un peu… envahissante, et une piqûre de bonne humeur garantie !
