2043, la rareté de l’eau bouleverse l’équilibre planétaire. Lupi, une jeune élève prodige de l’Opéra de Paris, est contrainte de fuir pour le Mexique, explorant ainsi ses racines, avec l’espoir inconscient de découvrir les raisons entourant la mystérieuse disparition de son père. Lupi réussira-t-elle à dépasser sa peur de l’inconnu et à se réinventer un avenir, même si incertain ?
Charlotte Girard et Jean-Marie Omont sont des noms qui résonnent avec justesse dans la bande dessinée jeunesse. Leurs récits, souvent empreints de voyages initiatiques et de quêtes de survie, ont marqué les esprits. Avec L’hacienda aux papillons, les scénaristes nous invitent à un périple dépaysant et intrigant, superbement mis en images par Clémence Collignon.L’intrigue nous plonge en 2043, dans un monde où la pénurie d’eau a redessiné les paysages et les destins. Paris, autrefois la Ville Lumière, est désormais une cité fantomatique aux allures de ruines post-apocalyptiques. C’est dans ce contexte anxiogène que nous faisons la connaissance de Lupi, une jeune ballerine prodige de l’Opéra de Paris. Contrainte de fuir la capitale avec sa mère et une amie enceinte, elle se retrouve propulsée au Mexique, pays de ses racines et de son père mystérieusement disparu. Ce voyage, aussi imprévu que périlleux, marque le début d’une quête identitaire où Lupi devra apprendre à dépasser sa peur de l’inconnu et à se réinventer un avenir.
La première chose qui frappe dans cette bande dessinée, c’est l’esthétique signée Clémence Collignon. L’illustratrice déploie un talent indéniable pour créer une atmosphère riche et immersive. La palette de couleurs est judicieusement choisie : les verts luxuriants de la nature mexicaine contrastent avec les bleus profonds des papillons, nous transportant instantanément dans cet univers à la fois onirique et parfois inquiétant. On ne peut qu’être séduit par la manière dont elle parvient à rendre la moiteur de la jungle et la vétusté de l’hacienda familiale, une ruine abandonnée. Le Paris gris et déserté est tout aussi réussi, conférant au récit une dualité visuelle intrigante. J’ai également apprécié les cadrages choisis qui renforcent l’immersion.
Les habitués du travail de Charlotte Girard et Jean-Marie Omont retrouveront avec plaisir les ingrédients qui font leur succès : un enfant contraint de voyager seul, confronté aux défis de la survie, le tout teinté d’une touche de fantastique. L’hacienda du père de Lupi, envahie de papillons merveilleux, devient un personnage à part entière, un lieu chargé de mystères et de secrets.
Ce premier tome se présente comme une longue introduction. Les auteurs prennent le temps de planter le décor et de présenter les personnages. Si cette approche permet une immersion progressive, elle peut aussi laisser un léger sentiment de frustration. Le rythme donne l’impression que l’histoire ne fait que commencer au moment où l’on tourne la dernière page. Cela attise l’envie de lire la suite !
