Bande dessinée

Moi, je veux être une sorcière de Marie Pavlenko


Moi, je veux être une sorcière

Auteurs : Marie Pavlenko et Joséphine Onténiente

112 p.
Éditions Bayard, 2023

résumé Parce qu’elle a perdu la capacité à donner la vie, la femme ménopausée devient un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité, un corps inutile, périmé. Sa place ? Effacée. Son vécu ? Le Grand méchant tabou.
Il est temps de briser cette vision éculée. Sans faux-semblant et avec humour, cet essai graphique décortique et dédramatise la période de l’arrivée de la ménopause, et tente de comprendre pourquoi la femme de 50 ans disparaît des radars dans les sociétés occidentales.
Une histoire patriarcale à renverser cul par-dessus tête pour mieux vivre, pour exister.


cequejenaipensé Dans une société occidentale qui tend à effacer la femme de plus de 50 ans, cette bande dessinée vient bousculer les codes et les silences. Moi, je veux être une sorcière, de Marie Pavlenko et Joséphine Onténiente, s’attaque de front à un sujet encore trop souvent relégué au rang de « grand méchant tabou » : la ménopause.
Loin des clichés et avec une bonne dose d’humour, cette bande dessinée décortique et dédramatise cette période charnière de la vie féminine. Le postulat est clair : parce qu’elle perd sa capacité à procréer, la femme ménopausée est trop souvent perçue comme un corps « périmé », un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité.
Les autrices orchestrent un débat sans filtre, où un groupe de femmes de différentes générations abordent le sujet sans détour. Elles revisitent avec une fraîcheur bienvenue les remarques machistes et les clichés tenaces, n’hésitant pas à employer des commentaires imagés et percutants. Aucun sujet n’est éludé.
Moi, je veux être une sorcière  est aussi un ouvrage riche en informations. Le groupe de copines décrit sans fard les symptômes physiques liés à la ménopause, tout en déconstruisant le discours marketing du « commerce de santé » qui entoure cette période. Le texte est émaillé de données scientifiques et de statistiques qui viennent étayer le propos et éclairer le lecteur.
L’approche des autrices est également profondément sociologique. Elles nous invitent à une comparaison fascinante du statut des femmes ménopausées à travers le monde, avec un éclairage particulier sur le Japon. Au pays du soleil levant, loin d’être invisibilisées, ces femmes jouissent d’un statut particulier.
Le graphisme simple et souvent imagé de Joséphine Onténiente, combiné au jeu des couleurs alternant pages très colorées et pages plus claires, sert un objectif précis : concentrer le lecteur sur le contenu du texte et l’idée force de la BD.
Une bande dessinée didactique, informative et décomplexante. Un véritable outil de vulgarisation qui peut servir de support à des débats essentiels autour de la ménopause. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains, pas seulement celles des femmes, pour déconstruire les clichés, réfléchir et, surtout, pour que les hommes soient eux aussi mieux informés et contribuent à briser ce tabou.

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