Roman "jeunes adultes"

Celle qui rêvait des tigres d’Elodie Chan


Celle qui rêvait des tigres

Autrice : Elodie Chan
186 p.
Sarbacane, 2025


résumé Dans le village côtier de Sel, Kishi, jeune fille adoptée, tourne en rond, à la recherche de ses origines. Dans le village continental de Fange, surplombé par un volcan fulminant, le jeune Waban rêve d’échapper au destin des hommes : chercher chaque jour le souffre en haut du volcan et en mourir d’une mort prématurée. Dans les bois qui les séparent, rôdent les Oni Yama, des sorcières puissantes qui se transforment en tigres, la nuit venue. Qui sont-elles ? Pourquoi Kishi est-elle irrésistiblement attirée par ces créatures insondables ? Et que changera sa rencontre avec Waban ?

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Un frisson court sur la peau.
Un Japon ancien,
mythique.
Là où les mots se font murmures,
puis éclats.

Dans le village de Sel,
bord de mer,
Kishi, une orpheline,
tourne en rond.
Un vide en elle,
une quête aux origines
qui ne dort jamais.

Loin, à Fange,
sous l’ombre menaçante
d’un volcan qui gronde,
Waban.
Jeune homme,
destiné au soufre,
à la mort précoce.
Il rêve d’ailleurs,
d’échapper à la fatalité.

Entre eux,
les bois.
Et les Oni Yama.
Sorcières puissantes.
La nuit,
elles deviennent tigres.
Créatures insondables.
Qui sont-elles ?
Pourquoi Kishi,
irrésistiblement,
se sent-elle appelée
par leurs mystères ?

Puis, leur rencontre,
tissée dans l’ombre des bambous.
Deux destins liés.

Élodie Chan, avec une maîtrise rare, tisse sa toile poétique.
Les mots se posent, d’abord avec une légèreté aérienne,
puis s’enfoncent profondément dans l’âme du lecteur, laissant une empreinte durable.
Un rythme unique, parfois déconcertant, mais qui, inévitablement, nous happe et nous retient captifs.
Elle installe une ambiance à la fois efficace et profondément prenante,
comme un rêve éveillé qui vibre intensément et ne nous épargne rien de sa vérité.

Le fantastique, ici, se fond avec une fluidité déconcertante dans la poésie la plus pure.
Un conte mythologique, une lecture intense, d’une élégance folle qui nous submerge
L’autrice nous emporte, avec une sensibilité à fleur de peau.

Ce roman est une quête profonde, une véritable initiation.
Celle de Kishi, celle de Waban, mais surtout, celle de soi-même, à la recherche de sa place dans le monde.
Il y a la peur ancestrale des Oni Yama, ces sorcières-tigres, mais aussi le désir ardent qui,
parfois, écrase et étouffe les volontés individuelles.

C’est un récit féministe, d’une subtilité et d’une puissance remarquables.
La sororité y occupe une place centrale, une main tendue, un soutien indéfectible.
Il y a cette envie ardente, presque brûlante, de liberté.
C’est un livre qui rugit. Doucement au début, comme un murmure lointain,
puis de plus en plus fort, pour nous rappeler : soyez libres.
Libres comme le vent qui s’engouffre entre les bambous, libres comme le tigre qui se glisse silencieusement dans la nuit.

Une réflexion sur “Celle qui rêvait des tigres d’Elodie Chan

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