P’tit cochon

Auteur : Michaël Escoffier
Illustratrice : Laure Monloubou
Editions D’eux, 2025

Quand il mange, quand il dessine, quand il joue, même quand il dort, en fait, quoiqu’il fasse Enzo est un vrai p’tit cochon. Du moins, selon sa grande sœur qui n’a de cesse de lui rappeler. Tant et si bien que, petit à petit, et à
force d’entendre toujours la même chose, il se transforme littéralement en porcelet.

On dit souvent qu’à force de répéter une chose, elle finit par devenir vraie… Enzo, le héros de P’tit cochon, en est la preuve vivante (ou grognante !).

Michaël Escoffier et Laure Monloubou, dont j’admire énormément le travail, signent ici une histoire pleine de tendresse, de malice… et de boue !

Nous faisons la connaissance d’Enzo, un petit garçon joyeux et insouciant, mais que sa grande sœur ne cesse de traiter de « p’tit cochon ». Car oui, Enzo mange, joue, dessine, dort avec un enthousiasme parfois un peu… salissant. Tant et si bien que les mots répétés finissent par prendre vie : Enzo se transforme peu à peu en véritable porcelet, queue en tire-bouchon et grognements à l’appui.

Ce point de départ à la fois drôle et poétique ouvre une réflexion subtile sur les étiquettes que l’on colle aux enfants. À force d’entendre toujours la même chose, Enzo devient ce qu’on dit de lui. Mais l’histoire ne se limite pas à une morale : elle célèbre aussi l’enfance dans toute sa liberté, avec ses jeux, ses expériences et ses petites transgressions.

Les illustrations de Laure Monloubou sont irrésistibles : colorées, expressives et pleines de détails savoureux. Son trait tendre et espiègle accompagne à merveille l’humour de Michaël Escoffier. Le duo fonctionne à la perfection : l’un manie les mots avec une fausse simplicité qui touche juste, l’autre les images avec une douceur malicieuse.

P’tit cochon est un album à lire à voix haute, à partager en famille, et à savourer comme une petite friandise. Derrière le rire, il y a un regard bienveillant sur la fratrie, l’apprentissage (de la propreté entre autres !) et la joie d’être soi, même avec un peu de boue sous les sabots.