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Maman sur le fil à plomb de Hélène Gloria et Barroux

Maman sur le fil à plomb

Autrice : Hélène Gloria
Illustrateur : Barroux
D’eux, 2025

résumé Ma maman est maçonne. Elle bâtit des maisons. Elle touille le ciment comme la béchamel. Elle sait monter des murs qui résistent au vent, mais que la liberté brise. Elle parle aussi aux pierres pendant des heures et s’excuse de leur fendre le cœur.

cequejenaipensé Dès la première page, Maman sur le fil à plomb m’a touchée en plein cœur.
Une histoire simple et lumineuse, comme une chanson de tendresse et de courage. Sur la couverture, une femme en casque de chantier veille depuis sa grue, suspendue entre ciel et terre. Une maman pas comme les autres, qui bâtit des murs, mais surtout des liens.

Ici, la maman n’est ni médecin, ni institutrice, ni fée du logis. Elle est maçonne.
Elle touille le ciment “comme la béchamel”, parle aux pierres,… Et chaque soir, elle rentre à la maison, les joues poudrées de poussière, le sourire accroché au visage.

J’ai adoré la façon dont Hélène Gloria transforme ce métier rude en poème du quotidien.
Tout son texte résonne d’amour et de respect : pour le travail manuel, pour la nature, pour la liberté de choisir sa vie. On sent qu’elle écrit avec tendresse, presque en confidence, comme si elle chuchotait à l’oreille de son lecteur : regarde, le bonheur, il se construit aussi avec les mains.

Et puis il y a les images de Barroux.
Ah, Barroux… ses aplats d’aquarelle, ses silhouettes un peu bancales, sa façon unique de donner de la poésie à la poussière et à la sueur. Ses illustrations débordent de lumière et de bienveillance.

Sur l’une des doubles pages, les ouvriers mangent ensemble, assis sur des parpaings.
Une truelle fait office de cuillère, un casque devient repose-pain, et les rires remplacent les murs. C’est simple, humain, beau.
On sent la chaleur du chantier, la camaraderie, la vie qui bat.

Ce que j’aime par-dessus tout dans cet album, c’est son souffle. Rien n’est rigide, ni dans les mots, ni dans les traits.
La maman construit des maisons droites, mais la sienne, à elle, “n’a pas de murs bien droits”. Les planchers grincent, la voûte étoilée remplace le plafond. C’est une maison vivante, un peu de travers, mais pleine d’amour.

Et c’est sans doute ça, le message le plus précieux du livre : quand on vit avec le cœur, tout peut tenir debout, même de travers.

Maman sur le fil à plomb : un album sur le travail, la passion, la famille, et surtout la liberté d’être soi.

 


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