Va chercher ta sœur

Autrice : Jean-Baptiste Drouot
Les 400 Coups, 2025

Pas de chance ! Le valeureux Graham a pris trop de temps pour aller chercher le pain tant attendu dans les deux premiers tomes de la série. Il doit maintenant trouver sa sœur Sarah, à qui sa mère avait finale ment confié la mission du pain. Rapidement, Graham retrouve Sarah, mais avant de rentrer, il vaut mieux passer à la boulangerie !

 Il y a dans cet album de Jean-Baptiste Drouot un parfum de campagne, une lumière d’après-midi lente où tout semble possible. Dans Va chercher ta sœur, le troisième volet d’une trilogie (je ne connaissais pas encore ce drôle de petit héros, et je suis très heureuse que cette lacune soit désormais combler!!), nous retrouvons Graham, un jeune renard au museau curieux, au pas un peu hésitant, et à la tendresse maladroite.

Cette fois, ce n’est plus le pain qu’il doit rapporter, mais sa sœur Sarah, partie à son tour remplir la mission confiée par leur maman. Une quête toute simple, presque ordinaire… et pourtant, sous la plume et le pinceau de Drouot, elle devient un voyage initiatique, ponctué de surprises, d’accidents, de joies et de retrouvailles.

Chaque page semble respirer l’air chaud des champs, la poussière du chemin, la lenteur des jours d’été.
Les illustrations, à l’encre et à l’aquarelle, diffusent une douceur de pastel, comme si le monde se souvenait encore de l’enfance. Les contours tremblent légèrement, les couleurs s’attardent, et l’on entend presque le bruissement des feuilles, le pas léger de Graham dans l’herbe haute.

Jean-Baptiste Drouot parle de famille et de fraternité sans jamais appuyer le trait. Il glisse entre les lignes cette vérité discrète : grandir, c’est aussi apprendre à veiller sur les autres, à se tromper, à recommencer. Et à rire de soi, surtout.

Il y a dans cet album quelque chose du temps suspendu — un moment simple, lumineux, que l’on voudrait garder entre les mains. Les plus jeunes y verront l’aventure, les plus grands reconnaîtront la tendresse et la poésie du quotidien.

Va chercher ta sœur se lit comme on cueille une fleur sur le bord du chemin : avec le cœur léger, un sourire au coin des lèvres, et cette impression douce d’avoir retrouvé un petit morceau d’enfance.