Bande dessinée

Astérix en Lusitanie de Fabcaro

Astérix en Lusitanie

Auteur : Fabcaro
Illustrateur : Didier Conrad

48 p.

Editions Albert René, 2025

résumé Par un beau matin de printemps, un inconnu débarque au village. Il arrive de Lusitanie, cette terre de soleil à l’ouest de l’Hispanie qui se trouve également sous la férule de Rome. Cet ancien esclave croisé dans le Domaine des dieux est venu demander de l’aide à nos irréductibles Gaulois car il connaît les effets puissants de la potion magique. Pour Astérix et Obélix, une nouvelle aventure commence !

cequejenaipensé Par Toutatis, ils sont de retour ! Astérix et Obélix reprennent la route pour une 41e aventure qui fleure bon le soleil, les ruelles escarpées et… la morue séchée ! Direction la Lusitanie, ce coin de l’Empire romain baigné de fado, de mélancolie et de douce ironie.

Tout commence par un matin tranquille dans notre célèbre village armoricain. Le marchand phénicien Épidemaïs débarque, comme à son habitude, avec son lot de marchandises exotiques, mais cette fois, il n’est pas seul. À ses côtés, un mystérieux Lusitanien, Boulquiès, venu supplier les Gaulois d’aider son ami Mavubès, injustement accusé d’avoir voulu empoisonner César avec du garum douteux. Il n’en faut pas plus à nos héros pour reprendre le chemin de l’aventure !

Après L’Iris blanc, le tandem Fabcaro (au scénario) et Conrad (au dessin) prouve une nouvelle fois qu’il sait tenir le flambeau allumé par Goscinny et Uderzo. Fabcaro insuffle une modernité bien dosée à l’esprit gaulois : clins d’œil à notre société contemporaine, satire sociale et humour absurde s’entremêlent avec tendresse.

Les clichés sur le Portugal sont exploités avec malice — les habitants poètes, un brin tristes mais si chaleureux, les chansons de fado qui parlent d’amours perdues et de destins contrariés — et tout cela sans jamais (trop) tomber dans la caricature. C’est fin, c’est drôle, c’est du bon Astérix.

Et que dire des jeux de mots ? Fabcaro s’en donne à cœur joie, avec ses calembours délicieusement tordus. On rit, on sourit, on savoure. Mention spéciale à certains gags culinaires et aux anachronismes savamment semés !

Obélix, fidèle à lui-même, est ici particulièrement savoureux — naïf, touchant, irrésistiblement drôle — au point d’éclipser parfois son petit camarade. Astérix, plus calme et réfléchi, semble avoir trouvé une sagesse que son ami n’aura probablement jamais (et c’est tant mieux pour nous).

Didier Conrad, quant à lui, continue de marcher dans les pas d’Uderzo avec un talent impressionnant. Les expressions, les décors, la mise en scène : tout est précis, coloré, vivant. On reconnaît immédiatement le style classique, mais avec ce petit souffle contemporain qui rend l’ensemble aussi agréable à regarder qu’à lire.

Astérix en Lusitanie est une réussite joyeuse, un album qui fait voyager tout en gardant les pieds solidement plantés dans l’humour gaulois. Entre satire sociale, rires, émotion et modernité, Fabcaro et Conrad signent une aventure digne de leurs illustres prédécesseurs.

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