Roman

L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats de Mathias Malzieu

L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats

Auteur : Mathias Malzieu

lu par l’auteur

204 p.
Albin Michel, 2025
3h35
Audiolib, 2025


résumé « Ils m’ont appelé Tornado comme le cheval de Zorro.Mon pelage est noir et mes yeux sont deux putains de pépites d’or… Autant le dire tout de suite, je suis absolument irrésistible. »

Tornado et June sont deux chats consolateurs, adoptés par des maîtres qui ont perdu leur enfant à naître. Deux chats qui, nourris de poésie et de musique, se sont mis à penser et se racontent, à tour de rôle. Ils vivent sur une péniche avec « Ceux-qui-se-croient-leurs-maîtres ».

Ces derniers ne sont pas très doués pour se reconstruire et June abrite en son cœur le fantôme de Macha, cette petite fille qui aurait pu naître. Mais quand le récit commence, un autre drame menace. Tornado est malade et n’a peut-être plus que quelques jours à vivre. Comment faire face à cette nouvelle perte qui s’annonce ? Un traitement miracle pourra-t-il le sauver ?

cequejenaipensé Il y a des livres que l’on choisit. Et puis il y a ceux qui arrivent dans nos vies exactement au moment où le cœur est le plus fragile.

J’ai décidé d’écouter ce roman en format audio, lu par Mathias Malzieu lui-même. Sa voix, douce, musicale ajoute une touche d’intimité supplémentaire à un texte déjà profondément émotionnel. Une voix qui raconte comme on confie, comme on berce. Une voix qui parfois fait mal — mais un mal nécessaire.

Je viens tout juste de perdre mon douce Emma, ma Maine coon, ma moitié… Alors oui, écouter ce roman à ce moment-là n’a pas été facile. Certaines passages — certains battements de cœur — m’ont transpercée. J’ai eu les larmes aux yeux, le cœur serré. Mais je crois aussi que je n’aurais pas pu mieux choisir le moment pour me lancer dans cette écoute.

Tornado et June.
Deux chats « consolateurs », adoptés par ceux-qui-se-croient-leurs-maîtres, un couple endeuillé par la perte d’un enfant à naître, Macha. Ils vivent sur une péniche, bercés par la musique, la poésie et les silences trop lourds.

Ce sont eux, les chats, qui racontent. À tour de rôle. À hauteur de moustaches et de ronronnements.

Tornado, chat noir aux yeux d’or, absolument irrésistible est malade. Peut-être condamné.
June, elle, porte en son cœur le fantôme de la petite fille qui n’a jamais vu le jour.

Et autour d’eux, les humains, maladroits, cassés, tentant de se reconstruire tant bien que mal, sans vraiment savoir comment aimer encore sans avoir peur de perdre.

Mathias Malzieu joue avec les mots comme avec la musique.
Sa plume est poétique, imagée, sensible, parfois drôle, souvent bouleversante. Chaque phrase semble choisie avec une précision presque magique. On flotte entre rêve et réalité, dans un monde imaginaire qui fusionne parfaitement avec le réel.

Le roman est construit en cinq actes, comme les cinq étapes du deuil. Et tout y est : la perte, la colère, la peur, l’amour, l’espoir. Cette manière qu’a l’auteur de parler de la mort sans jamais être lourd, de la tristesse sans jamais être froide, est d’une justesse incroyable.

Ce livre parle de deuil, évidemment. De celui d’un enfant qui n’est jamais né. De celui d’un chat qu’on aime comme un membre de la famille. De toutes ces absences qui continuent pourtant de vivre en nous.

En tant que lectrice — et encore plus en tant qu’humaine endeuillée — j’ai ressenti chaque mot. Les animaux ont ce pouvoir étrange : ils nous aident à tenir quand tout vacille. Ils écoutent sans juger. Ils aiment sans condition. Et parfois, ils nous apprennent à survivre.

Ce roman est un hymne à l’amour, sous toutes ses formes. Un hymne à la vie, même cabossée.
Un livre qui murmure qu’aimer, malgré la peur de perdre, vaut toujours la peine.

12992811_10209213650040435_505270499_n L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats est un roman doux, aimant, émouvant, profondément humain. Une lecture éprouvante mais aussi réparatrice. Un livre qui reste longtemps après la dernière page — ou le dernier souffle audio.

 

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