Roman policier / Thriller

Comme si de rien n’était de Barbara Abel

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Comme si de rien n’était

Autrice : Barbara Abel
368 p.

Récamier, 2024

résuméDans l’existence d’Adèle, chaque chose est à sa place, toujours. Elle règne sur sa vie, parlemente avec le destin, orchestre le hasard qu’elle a appris à dompter mais qui – elle ne le sait pas encore –, est sur le point de lui exploser au visage.
À la sortie du cours de musique de son fils, elle rencontre le nouveau professeur de solfège, Hugues Lionel. Leurs regards se croisent. Lui, semble troublé et dit la reconnaître. Qui est cet homme, et pourquoi l’appelle-t-il Marie ?
Contrairement à Adèle, chez Hugues rien n’est sous contrôle, et le retour de cette femme qu’il pensait ne jamais revoir pourrait être le cadeau de la vie qu’il attendait depuis si longtemps. Quand bien même cette dernière prétend ne pas le connaître…
On peut tous se rassurer par de petits arrangements avec la vie, avec les erreurs du passé, avec ce que l’on n’aurait jamais dû voir ni même entendre. Mais peut-on indéfiniment faire comme si de rien n’était ?
cequejenaipensé Depuis que j’ai découvert la plume de Barbara Abel (avec Et les vivants autour), je suis toujours curieuse de découvrir un peu plus son univers.
Avec ce nouveau roman, on entre une nouvelle fois dans une ambiance pesante, intrigante.
Adèle vit une vie en apparence parfaite avec son mari et son fils. Une vie aisée, rassurante, « normale ». Malgré quelques disputes avec son mari elle semble épanouie.
Dans l’existence d’Adèle ,
tout est à sa place ,toujours.
Elle règne sur sa vie,
parlemente avec le destin.
Elle orchestre le hasard.
Un soir, pourtant, un grain de sable s’immisce dans sa vie. Et surtout dans notre esprit. Elle va rencontrer le nouveau professeur de solfège de son fils, Hugues Lionel. Celui-ci, surpris, l’a reconnait et l’appelle Marie. Elle est troublée mais lui assure qu’il se trompe sur son identité. Elle en reste là.
Mais lui se questionne. Il est pourtant certain de reconnaître une femme avec qui il avait passé une nuit passionnée quelques années plutôt et qu’il n’a jamais revu. Mais peut-on se souvenir avec exactitude de quelqu’un qu’on a vu seulement quelques heures? Le quotidien le rappelle à lui quand il apprend que son père est atteint d’Alzheimer.
Hugues réalise que son père a perdu le fil.
André, lui, constate que son fils a compris. Il a compris que sa pensée s’effilochait comme des nuages défaits par le vent.
Ce vent qui désormais souffle dans sa tête.
Les deux hommes se dévisagent. Chacun devine dans le regard de l’autre cette détresse qui l’étreint.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il oublie Marie. Il veut en avoir le cœur net. Il réfléchit. Repense à leur nuit et se met dans la tête quelque chose qu’il va vouloir confirmer.
Adèle quant à elle est bien plus troublée qu’elle ne veut nous le laisser paraître. On va alors commencer à la connaitre. Elle et ses petits secrets. Elle et ses petits arrangements avec sa vie.
Les secrets de famille sont la nourriture pour nos monstres intérieurs. Rien ne fait plus de dégât qu’un cadavre dans le placard. Il finit toujours par ressortir quand on s’y attend le moins. Et souvent, les dommages sont irréparables.
Une nouvelle fois, Barbara Abel va nous inviter dans la psychologie de ses personnages. Des personnes comme vous et moi (ou presque!). Des personnes qui ont une vie tout à fait classique mais qu’elle va amener à vivre une situation cauchemardesque. Les secrets et les failles deviennent alors des éléments perturbateurs et fondateurs d’une intrigue complexe et surprenante. Au lecteur il revient la mission de relever les détails, de les assembler et de se torturer l’esprit sur ce qu’il ferait dans la situation de certains de ces personnages ! Un personnage en particulier crée une atmosphère malsaine autour de lui. On ne ressort pas de notre lecture complètement serein… et on se dit qu’on pourrait retrouver l’un d’entre eux, au moins, dans un autre roman !
en bref  Barbara Abel signe une nouvelle fois un thriller psychologique addictif… et qui créera un certain malaise chez le lecteur !

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