Roman

La Fille qui lisait dans le métro de Christine Féret-Fleury

La Fille qui lisait dans le métro

Auteure : Christine Féret-Fleury

172 p.

Denoël, 2017

résumé Juliette prend le métro tous les jours à la même heure. La ligne 6, le métro aérien. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est observer, autour d’elle, ceux qui lisent. La vieille dame, le collectionneur d’éditions rares, l’étudiante en mathématiques, la jeune fille qui pleure à la page 247. Elle les regarde avec curiosité et tendresse, comme si leurs lectures, leurs passions, la diversité de leurs existences pouvaient donner de la couleur à la sienne, si monotone, si prévisible. Jusqu’au jour où Juliette décide de descendre deux stations avant son arrêt habituel, et de se rendre à son travail en coupant par une rue inconnue; un pas de côté qui va changer toute sa vie.
 L’homme au chapeau vert montait toujours à Bercy, toujours par la porte de tête de wagon, pour descendre par cette même porte à La Motte-Picquet-Grenelle dix-sept minutes plus tard exactement – les jours où arrêts, sonneries et claquements métalliques se succédaient avec régularité, les jours sans affluence exceptionnelle, sans accidents, sans grève, sans arrêts pour régumation de trafic. Les jours ordinaires.
cequejenaipensé Même si je ne suis pas du tout parisienne, le début de ce roman a fait remonté en moi des souvenirs de transports en commun. Et même encore aujourd’hui je garde cette habitude. Et je suis sûre que vous aussi! Quand je vois quelqu’un lire, je ne peux m’empêcher d’essayer d’apercevoir le titre. Pour voir si je connais, pour aller chercher plus tard ce qui pouvait autant capter l’attention de la personne. Voir leurs visages se crisper, se détendre,… au rythme des pages tournées.
C’est ce que fait chaque jour Juliette,  l’héroïne de Christine Féret-Fleury dans le métro parisien. Elle observe les habitués, les voit corner les pages, prendre soin de mettre un marque-page. Elle se crée elle-même une histoire en les observant discrètement chaque jour. Il y a beaucoup de curiosité et de tendresse envers ses personnes et envers le livre. Et nous en tant que lecteur, la scène se met en place, on sourit aux descriptions si réalistes qu’elles entrent en résonance en nous.
et puis, un jour, Juliette décide de provoquer ses habitudes. Elle descend plus tôt et coupe par une ruelle. Et là une fillette va croiser son chemin… et un livre servant de cale à une grande porte métallique attire son regard… Une plaque « Livres sans limites ». Sa vie va alors irrémédiablement changer. En poussant la porte, elle va pénétrer dans une sorte  de caverne d’Ali Baba, un paradis du livre tenu par Solimane.
Je connaissais la plume de Christine Féret-Fleury par ses titres jeunesse, notamment sa série Châan que j’ai adoré. Ici, on ressent la passion de l’auteure pour les livres. Outre une relation entre les personnages complices et complémentaires, la relation que l’on peut avoir avec un livre est ici mis en avant avec beaucoup d’enthousiasme, de vénération tout comme son contenu, son auteur et son lecteur. J’ai apprécié la façon de voir le livre, ou plutôt comment est amené l’idée, la façon de choisir un livre pour un lecteur (déformation professionnelle peut-être 😉 ).
Il parlait des livres comme d’êtres vivants – d’anciens amis, de redoutables adversaires parfois, certains faisant figure d’adolescents provocateurs et d’autres de vieilles dames piquant leur tapisserie au coin du feu. Il y avait dans les bibliothèques, selon lui, des savants grincheux et des amoureuses, des furies déchaînées, des tueurs en puissance, de minces garçons de papier tendant la main à de fragiles jeunes filles dont la beauté se désagrégeait à mesure que changeaient les mots pour la décrire.
Et en tant que bibliothécaire, je n’ai pu qu’apprécier les diverses réflexions autour du classement des ouvrages ainsi que les multiples références littéraires.
Bon, elle avait mal à la tête, à présent. Peut-être le rhume de Zaïde était-il contagieux. Où alors c’était la poussière, ces kilos de poussière qu’elle avait respirés ces derniers jours.
Il reste la poussière. C’était le titre d’un roman flambant neuf qu’elle avait vu trôner sur l’une des piles, à côté de la table de travail de Soliman. Un roman noir, d’après la couverture. Pour un jour de pluie, de rhume, de petite déprime, c’était peut-être le meilleur remède.
Christine Féret-Fleury démontre ce qu’une rencontre avec un livre peut provoquer comme changement en nous, quels impacts il peut avoir sur notre vie. C’est avec enthousiasme et tendresse, qu’elle tisse ce conte moderne sous nos yeux. Les relations qui se créent entre Juliette et les différents personnages, entre Juliette et cette librairie/bibliothèque hors norme. 
en bref Un bel hommage aux livres et aux lecteurs.

2 réflexions sur “La Fille qui lisait dans le métro de Christine Féret-Fleury

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