#maviederêve
titre original : Rebel with a cupcake
Auteure : Anna Mainwaring
trad. de l’anglais par Marie Cambolieu
262 p.
Milan, 2017
Prenez une école privée de filles et posez- là dans un quartier chic – au hasard, le sud de Manchester,-, truffé de stars de foot, de médecins, de dentistes, d’avocats, de présentateurs télé et autres artistes. Tous désireux de voir leur petite princesse devenir la meilleure. Vous obtenez Hunger Games sans les arcs et les flèches : une lutte à mort pour être sacré la plus intelligente, la plus mince et la plus belle des élèves. Le problème, c’est que je ne suis ni belle, ni mince… et que je fréquente ce lycée.

Jess semble être une adolescente comme les autres, qui (sur)vit entre deux cours, qui rêve du grand amour, passe de supers moments avec ses amies. Mais tout n’est pas rose dans sa vie. Elle a une famille un peu particulière entre un père ancien rockeur, bourré du soir au matin, une grand-mère qui fume des joins, une mère critique, une grande soeur belle et populaire et une petite soeur de quatre ans qui a beaucoup d’imagination. Jess ne trouve pas vraiment sa place dans cette famille, se sent à l’écart au lycée. Car pour les autres filles, elle est différente, devrait avoir honte, devrait se cacher… Alors elle se réfugie dans ce qu’elle fait de mieux : la cuisine. Jess est en surpoids et même si jusque là elle le vivait à peu près bien, les diktats de la mode se rappelle méchamment à elle. Moqueries, harcèlement… ce qui l’amène à douter d’elle. Elle perd confiance en elle, commet des maladresses qui mettent en péril ses amitiés. Bref, plus rien ne va pour Jess.
#maviederêve est un titre bien ironique pour parler du mal-être que tout adolescent connaît un jour. Question, doute, confiance en soi, premiers émois, construction de la personnalité… rien n’est facile à cette époque de notre vie. Alors quand se rajoute à ça la méchanceté des autres, le regard, leur jugement et bien trop souvent le harcèlement qui va avec… Jess est un personnage jovial, exubérant et qui a énormément d’autodérision. J’ai aimé le ton du récit dès les premières pages. Mais au fur et à mesure des événements auxquels elle doit faire face, on sent ce ton évolué vers le mal-être, le maque de confiance en soi. J’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux car cela a remué des choses en moi, des choses de mon passé adolescent qui n’est pas forcément révolue. Je me suis retrouvée dans une partie de ce qu’elle vivait. J’ai souffert avec elle. Jess est une jeune fille authentique, avec qui on a envie de lier une belle amitié.
Mais ce roman n’est pas que tristesse! Bien au contraire. Car Anna Mainwaring, à travers son personnage, laisse passer un beau message de bienveillance envers autrui et d’entraide. Elle aide aussi à prendre conscience aux idées préconçues de beauté que nous vendent les réseaux sociaux et magazines. Faut-il être dans la norme? S’accepter et/ou se faire accepter? Qu’on peut être différent mais être apprécié pour ce qu’on nest pas pour l’image qu’on renvoie.
En fin de compte, la gentillesse, c’est peut-être la meilleure des réparties.
Au cours de cette lecture, beaucoup d’émotions sont mises en avant. Anna Mainwriting use d’un style enprunt d’une grande sincérité et de fragilité qui colle parfaitement à son héroïne. Le roman se conclut par une note optimiste, une note qui fait du bien.

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