I am still alive
Autrice : Kate Alice Marshall
trad. de l’anglais (États-Unis) par Guillaume Fournier
350 p.
PKJ, 2020

Sans famille, sans abri, sans nourriture, Jess n’a plus le choix : elle doit tenir coûte que coûte, et apprendre à se défendre. Car la jeune fille le sait : les hommes vont revenir. Elle devra alors être prête à les affronter. Et à venger son père.
Je suis toute seule. Je n’ai pas grand chose à manger. la température est en train de chuter.
Personne ne va venir me chercher.
Ce sera bientôt l’hiver, et il y a tellement de façons de mourir par ici. Si ce n’est pas le froid qui me tue, ce sera la faim. Ou bien une bête sauvage. A moins que ces hommes ne reviennent…

Déjà la couverture interpelle, promet une aventure au cœur de la nature, une aventure héroïque vu le titre.
Et dès les premières lignes le ton est donné. L’héroïne Jess se retrouve seule, terrifiée, à la merci de la nature. Dans son carnet, elle décide de coucher sur le papier ce qui lui arrive, comment elle est arrivée à cette situation dramatique et ce qu’elle fait pour survivre.
« Si tu veux quelque chose, fais en sorte qu’elle arrive. » C’était il y a quelques jours, dans une autre vie.
Je veux rester en vie. Et personne ne fera en sorte que ça se produise, sauf moi.
Alors j’élabore un plan.
Jess vient de perdre sa mère et étant mineure elle doit partir vivre avec son père… qui vit en plein cœur de la forêt canadienne. Le seul moyen d’y parvenir est un hydravion. C’est l’hiver et il n’y a rien d’autre que la forêt à perte de vue. Aucun confort, aucun moyen de communication. Et sa relation avec son paternelle est très difficile. Ils ne se connaissent pas et les conditions de vie si rudes sont brutales pour la jeune fille. Mais pourquoi vit-il ainsi? Reclus, isolé? Il aura à peine le temps de lui enseigner des rudiments de survie que des hommes débarquent et le tuent. Ils ne savent pas qu’elle est là et repartent sans elle. Jess se retrouve sans toit, sans nourriture. Son seul compagnon est le chien. Mais elle sait que les hommes vont revenir chercher ce que son père leur a pris. Elle a peur, elle est terrifiée mais son instinct de survie va prendre le dessus.
L’écriture de Kate Alice Marshall est très visuelle et elle nous embarque sans peine dans les étendues rudes canadiens. On va découvrir par les mots de la jeune fille les épreuves qu’elle doit affronter pour survivre. Ses victoires et ses échecs, ses erreurs et ses maladresses qui vont renforcer encore plus sa soif de survie, mais aussi son désespoir de voir arriver de l’aide au fur et à mesure que le temps passe. On ne peut qu’avoir peur pour elle, et j’avoue avoir tremblée à plusieurs reprise, cru que c’était la fin pour elle. J’ai été touchée par sa combativité, émue quand elle perdait espoir. Elle s’adapte d’une façon surprenante à la situation surtout pour son jeune âge, ou peut-être justement que c’est ça sa force.
Vous l’aurez compris j’ai été happé par le récit de Jess, tenue en haleine de bout en bout et il m’a été impossible de lâcher mon livre avant de savoir si oui ou non elle allait survivre, si ce qu’on lit est son testament ou son témoignage.
Et quand j’aurai fini, ou que je serai trop faible pour continuer à écrire, je laisserai ce calepin à l’endroit où se dressait la cabane. Si quelqu’un finit par venir à notre recherche, à ma recherche, il tombera peut-être dessus.
Ce qui veut dire que si vous lisez ces mots, c’est probablement que je suis morte. N’empêche que j’aurai quand même survécu un petit moment.
Je m’appelle Jess Cooper, et je suis toujours en vie.
