Les Innocents
titre original : Tne Innocents
Autreur : Michael Crummey
trad. de l’anglais (Canada) par Aurélie Laroche
321 p.
Au début du 19e siècle, dans une anse isolée de la côte nord de Terre-Neuve, Ada et son frère Evered ne sont encore que des enfants lorsqu’ils se retrouvent brusquement orphelins et laissés à eux-mêmes. Leur existence, régie par l’alternance d’abondance durant la belle saison et de presque disette au plus creux de l’hiver, se transforme en un combat pour leur survie.
Le passage de L’Espérance, navire qui les ravitaille au printemps et à la fin de l’été en échange du maigre résultat de leur pêche, devient leur seule ouverture sur un monde qu’ils ne comprennent pas et dont ils ignorent tout. Tandis que les saisons, puis les années passent, rythmées par une nature impitoyable et splendide, la relation étroite qui les unit se trouble, mise à l’épreuve par des forces dont la source, cette fois, se trouve en eux.
Ils n’étaient encore que des enfants cet hiver-là. Ils avaient perdu leur petite sœur avant l’arrivée de la première neige. Leur mère avait enterré le nourrisson dans un trou à fleur de terre creusé à côté de l’unique autre tombe qui se trouvait dans l’anse, et elle avait chanté la berceuse au son de laquelle elle avait endormi tous ses nouveaux-nés. C’était la seule chose qu’ils avaient pu offrir en guise de cérémonie.
Michael Crummey nous embarque à Terre-Neuve, au début du 19ème siècle, dans une anse isolée, dont la vie est liée à la rudesse climatique et à la solitude. Dans cet anse vive deux jeunes orphelins. Après leur petite sœur, la mère puis le père sont décédés. Deux enfants restent alors : Ada et Evered qui sont encore très jeunes. Ils sont désormais orphelins et soumis à la rigueur de leur lieu de vie. Au contact de leurs parents, ils ont appris l’essentiel pour survivre. La pêche de la morue à la belle saison, sa salaison dans l’attente de voir arriver le vaisseau qui leur apporte des vivres et du matériels en échange du résultats de leur labeur deux fois par an. C’est leur seul contact avec le monde d’ailleurs, avec d’autres êtres humains. Le reste du temps, ils sont seuls. Ils se débrouillent, apprennent de leur erreur, s’améliorent avec le temps. Avant même les saisons, la visite semestrielle de L’espérance constituait le pivot autour duquel tournait la vie dans l’anse, bien que ni Ada ni Evered n’eussent jamais posé le pied à bord du vaisseau. Le bâtiment était trop imposant pour franchir les hauts-fonds et mouillait au large des Rochers ronds; leur père était toujours allé à sa rencontre seul, à la rame.
Un roman riche en apprentissage, en courage, en résilience. Une lecture éprouvante à bien des niveaux par la beauté des paysages, par la force des ces deux jeunes protagonistes, par la rudesse de cette vie…
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