L’Oasis
petite genèse d’un jardin biodivers
Dargaud, 2020
Lorsque Simon Hureau et sa famille emménagent dans leur nouvelle maison, leur jardin n’est qu’un triste gazon bordé de haies mornes et planté d’arbres fatigués, d’où les insectes et les oiseaux sont quasiment absents. L’auteur entreprend alors d’y faire revenir la vie. Quand l’homme et la nature coopèrent, ils peuvent faire renaître la biodiversité et la beauté. L’Oasis en est une merveilleuse démonstration.
Cette bande dessinée est une véritable pépite!
L’auteur, Simon Hureau, raconte comment il a « construit » son nouveau jardin. En effet, sa famille et lui ont quitté la ville pour s’installer en zone plus rural, histoire d’avoir un bout de jardin. La maison n’avait pas un grand charme mais avait du potentiel comme on dit. Par contre, le jardin a été LE point fort. Tout en longueur avec au bout la voie ferrée.
Cette bande dessinée est quelque chose qui a mûri pendant des années. Il savait qu’il voulait en parler mais il pensait passer par la fiction, comme pour ses autres publications. Le déclic a été d’entendre Nicolas Hulot annoncé sa démission de son poste de ministre de l’Ecologie. Et surtout de l’entendre dire que la biodiversité était en train de fondre comme neige au soleil. Or, l’auteur, et sa famille, sont partis de rien sur un terrain presque en friche, abîmé par le temps et la main humaine. Et en le réinventant, en bricolant – vu qu’il n’y connaissait pas grand chose – ils ont vu la vie y revenir. Presque comme par magie. A sa petite échelle, il a réussi à faire naître un jardin verdoyant et vivant.
Il nous invite par cette bande dessinée à découvrir son cheminement. Il nous partage le plan initial avec des haies rigides, sans vie. Comment il l’a redessiné en l’observant, en testant, en plantant, en se trompant. Au gré de ses promenades, il a ramené des dizaines de boutures, fait des échanges, acheté aussi quelques plants et arbustes. Ses nombreux voyages à la déchetterie lui ont permis aussi de l’enrichir : des pierres, des bulbes d’iris, des pontédéries… Parfois, il ne connaît pas ce qu’il trouve alors il se renseigne et voit si tel ou tel trésor va se plaire dans son univers.
Puis l’occasion se présente d’acquérir une nouvelle parcelle. Un vieux potager. Pour lui et sa famille : un nouveau terrain de jeu, de découverte, d’expérimentation : un potager à leur façon va sortir de terre, puis une marre et un verger.
Son terrain en friche est devenu au fil des ans un jardin débordant de vie : insectes aux milles couleurs, papillons, oiseaux, serpents, orvets, grenouilles… Une biodiversité riche et variée !
J’ai dévoré cette histoire de jardin et je me suis projeté. Quand j’ai acheté ma maison, j’ai eu coup de foudre pour mon jardin, lui aussi peu vivant. Et dans quelques jours, je vais signer pour une parcelle supplémentaire… Comment vous dire : la lecture de cette bande dessinée tombe à pic ! Et elle va me nourrir pour m’approprier cette nouvelle terre délaissée… Et j’ai bien envie de dessiner mon terrain comme l’auteur pour voir son évolution! A mon tour, d’agir à ma petite échelle !
« Pour dessiner le jardin, il m’a semblé que c’était mieux de ne pas le mettre dans des cases. Ça déborde, c’est exubérant. Il y a une espèce de lecture organique dans la page. » (Simon Hureau)
Je vous invite à découvrir cette interview de l’auteur qui nous amène visiter son oasis :