Bleue comme l’été
Autrice : Marie Lenne-Fouquet
335 p.
Un road-trip forcé avec un surfeur raté, ce n’est pas l’été glorieux que Prudence, aspirante photographe, avait prévu. Mais fuyant un concours raté, un amoureux qui l’évite, et une sœur qui voudrait faire d’elle une baby-sitter à vie pour ses bambins baveux, l’hypersensible Prudence attrape le premier prétexte venu pour tout larguer et se retrouver… coincée dans un van avec un daron aux pecs impeccables nommé Denis qui tient à ce qu’on l’appelle Dylan. Il fait du surf, il pense surf, il respire surf. Prudence, elle, ne pense qu’à ses amours, ses espoirs malmenés, ses amies éloignées. Va-t-elle survivre trois mois à photographier Denis-Dylan sous tous les angles pour alimenter son compte insta aux filtres brûlés et hashtags clichés ?
Parce que j’aime ne rien faire comme les autres, je viens de dévorer ce roman sur l’été ! Peut-être qu’avec les températures que nous avons encore eu ces derniers jours, je n’étais pas prête pour une lecture sous le plaid!
A la place,
Ça a été soleil, surf, plage, odeur des pins, photographie et filtres Instagram…
En avant pour un road-trip inattendu !
Prudence vient de vivre une énorme déception : elle a raté le concours pour rentrer dans l’école de photographie de ses rêves ! Que faire ? Son amoureux, qu’elle sent s’éloigner, est lui aussi un artiste et va travailler avec une autre photographe, sa sœur, Constance, est débordée par ses jumeaux en bas-âge, leur père veut toujours les aider quitte à s’oublier, ses meilleures amies sont prêtes à vivre leur vie et un été de folie… et elle… elle n’a rien. Elle ne sait plus ce qu’elle veut. Elle ne sait plus qui elle est. Ni quoi faire de sa vie. Alors, sur les conseils de sa meilleure amie, et sur un coup de tête, elle postule à une annonce : suivre un surfeur tout l’été pour le prendre en photo pour ses réseaux sociaux. Et elle est acceptée ! En moins de deux jours, la voilà avec un simple sac à dos, son Canon autour du cou prête à vivre l’été de sa vie dans un van ! Mais elle ne le sait pas encore.
Pour l’instant, elle a peur d’avoir fait une erreur ! Elle fait la connaissance de son employeur : Denis mais qu’il faut appeler Dylan. Ça colle mieux pour un surfeur qui part sur les routes des prochaines compétitions de surf ! La vie en van est à l’opposé de ce qu’elle connait. Alors dormir sur le toit d’un van ! Chaque matin, le même rituel. Denis-Dylan part courir, revient en sueur et elle doit le prendre en photo dans le bon angle, la bonne lumière, le mettre en valeur. Puis lui sélectionne la bonne photo, ajoute un filtre, trafique la luminosité, ajoute une phrase qui se veut philosophique, y colle une dizaine d’hashtag tout aussi cliché et publie sur Instagram. Puis ce sera le même rituel : Denis-Dylan face aux vagues, Denis-Dylan sur les vagues, Denis-Dylan à la sortie d’un entrainement…
Elle s’était projetée, à fond, sans frein. C’est souvent le problème, avec elle, elle se maltraite d’attentes immenses.
Et plusieurs questions pour Prudence : mais qu’est-ce qu’elle fait là ? Pourquoi ? en quoi ça va l’aider dans sa vie ? En quoi ça va l’aider dans son rêve de devenir photographe ?
Mais cet été va tout changer : elle va apprendre à mieux se connaître, à cicatriser d’une histoire d’amour qui l’a profondément blessée, à croire à son rêve, à apprendre…
Prudence est une jeune femme en devenir qui va s’épanouir le temps d’un été, qui va s’éveiller et prendre confiance en elle. Le chemin n’est pas évident mais le hasard lui a fait croiser le chemin d’une personne à part, d’une personne qui saura écouter et conseiller…. ou plutôt la guider.
Il était… un peu agité comme l’océan, un peu mouvant comme le sable, un peu piquant comme le sel, mais aussi doux comme le soleil. C’était un été bleu.
En me relisant, j’ai l’impression de dépeindre un roman triste, grave… et si certains passages correspondent à ces termes, il est en réalité très frais, enthousiasmant, réjouissant, drôle.
Elle entend sac et chaussures être jetés en vrac dans le couloir, puis sa coloc farfouiller dans le coin cuisine.
– Prudence, je cherche une tasse propre. En vain.
– Je sais. C’est le bordel.
– Il va falloir qu’on parte à la chasse aux mugs.
– J’en vois deux sur la table du salon. Je suis sûre qu’il y en a au moins trois ou quatre dans ta chambre. Et euh, deux dans la douche.
– Dans la douche. Normal.
– Déjà je sais où ils sont, c’est pas si mal.
