Dans son ancien lycée, Pony était le seul élève trans. Lassé d’être au centre de l’attention, il décide de ne rien dire à ses nouveaux camarades… Mais il n’avait pas prévu de tomber amoureux.

Quand Pony rencontre Georgia, pom-pom girl à la repartie d’enfer, son cœur s’emballe. Tandis qu’ils se rapprochent, Pony comprend qu’il va devoir être honnête avec elle et lui parler de son passé… Comment Georgia va-t-elle réagir ? Comprendra-t-elle pourquoi il lui a caché la vérité ?

 Nouveau lycée. Nouveau départ pour Pony. Il va pouvoir enfin être lui-même. Sans moquerie. Sans harcèlement. Sans méchanceté. Sans incompréhension. Sans mépris. Car désormais, Pony a un autre pronom d’usage : il. Poly est trans et bien décidé à assumer et à aller jusqu’au bout de sa transition. Malgré les remarques blessantes de son père qui ne comprend pas. Il est né dans un corps de fille mais il sait depuis toujours que c’est un garçon.
Alors ce nouveau lycée, c’est un renouveau pour lui. Personne le ne connaît « d’avant ». Alors il essaie d’être pleinement lui même s’il a besoin d’artifice pour être lui-même : il est encore mineur donc il ne peut pas encore prendre les hormones, ou se faire opérer. Pour ce dernier point, il a un plat et dans un premier temps il prend un travail auprès d’une ancienne star du cinéma hollywoodien. Mais le but est encore loin.

Côté lycée, dès le premier jour, Pony se sent à la fois « comme tout le monde » mais aussi sur la défensive. C’est la première fois qu’il peut être lui-même pleinement et il a peur de ne pas avoir tous les codes. Il a peur de se faire trop remarquer… D’autant plus qu’il tombe sous le charme de Georgia, l’une des filles les plus populaires. Et que cette dernière le trouve aussi à son goût. Tous les deux se rapprochent assez vite. Ils ont une véritable complicité.

L’autrice, jouant sur l’alternance de point de vue, nous permet d’en savoir plus sur les pensées, les doutes, les rêves, les attentes de ces deux-là. Car si Pony se débat avec son identité mais aussi avec les problèmes de tous les adolescents (lycée/amitié/amour), Georgia est elle-aussi en plein construction de sa confiance en elle, de son avenir… Et elle se cache derrière des réponses teintées de mensonges. Elle se cache derrière son humour pour ne pas dévoiler son vraie elle.

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est qu’il aborde la thématique de la transidentité mais pas seulement. La thématique est intégrée aux autres problématiques qui touchent tous les adolescents : les amours, l’amitié, la famille, le lycée, la confiance en soi, l’avenir… L’identité de genre prend de la place dans le roman et c’est très bien. Il faut en parler pour libérer la parole, pour que ce soit quelque chose qui ne devienne plus un tabou, que ça rentre dans ce qu’on nomme la « normalité » (même si on est d’accord, la normalité… la définition est trop souvent subjective). Et j’ai trouvé que c’était traité dans cet angle dans ce roman. Pony s’affirme dans son genre mais il a aussi les mêmes soucis d’ados que les autres.

La dernière étude du Trevor project aux États-Unis brosse un tableau bien sombre :
71 % des jeunes LGBT déclarent avoir subi des discriminations en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre ;
47 % des jeunes transgenres et non binaires ont déclaré été physiquement agressés ou menacés au cours de l’année écoulée ;
58 % des jeunes transgenres et non binaires ont déclaré avoir été dissuadés d’utiliser les toilettes correspondant à leur identité de genre.
Et la statistique la plus terrible :
39 % des jeunes LGBT ont sérieusement envisagé le suicide au cours des douze derniers mois, dont plus de la moitié des jeunes transgenres et non binaires.
Ces chiffres sont alarmants. Effrayants. Immondes. Mais après la soirée que nous venons de vivre, qui peut encore s’étonner qu’ils soient si élevés ? Nous devons faire changer les choses. Et c’est ici et maintenant que ça commence ; avec nous, les élèves de Hillcrest et les citoyens d’Addison.

Pony m’a touchée : il se débat dans un problème qu’on a tous traversé à des degrés différents peut-être : la confiance en soi. Son histoire est bouleversante. Touchante. J’aurai toujours du mal à comprendre l’intolérance de certaines personnes qui préfèrent faire du mal, harceler plutôt que d’essayer de parler, d’éventuellement comprendre le point de vue de l’autre, et au pire, ils ne veulent pas comprendre ? ils passent leur chemin ! En quoi ce que fait ton voisin te concerne! Si quelqu’un veut changer de genre, si une femme préfère être une femme, ou un homme avec un homme : c’est leur liberté ! De quel droit peut-on dicter la façon d’être heureux et d’aimer à quelqu’un ? Appliquons le célèbre adage : la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.

Pony a dû nous cacher sa vérité. Des semaines durant, il nous a caché qu’il était trans, parce qu’il aspirait à une vie normale. Banale. Ordinaire. Peu de gens ont de telles aspirations, de nos jours.. Il voulait des problèmes anodins, ses notes, ses devoirs et ses petites copines. Il ne voulait pas s’inquiéter de ce qui lui arriverait dans les toilettes de son établissement. Il ne voulait pas que la première chose qu’on pense à son sujet concerne son genre. Et cela me brise le cœur de savoir qu’il était obligé de camoufler une telle part de lui-même pour pouvoir bénéficier d’une simple normalité.
Les personnes marginalisées telles que les membres de la communauté LGBTQIA doivent pouvoir prendre la parole et se montrer au monde. Et nous devons impérativement les aider, en leur garantissant la sécurité qui leur permettra de briller. C’est notre mission.

J’espère ne pas être maladroite dans ce que j’essaie de dire, si c’est le cas je m’en excuse auprès des personnes concernées car ce n’est pas du tout mon intention.