Roman

La Doublure de Mélissa Da Costa

couv45356810a Doublure

Autrice : Mélissa Da Costa

Lu par Joséphine Demay

17h16

Audiolib, 2023
Albin Michel, 2022

 

résumé Passion, faux-semblants, emprise… Qui manipule qui ?

Une jeune femme fragile en quête d’un nouveau départ.
Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré.

Un trio pris au piège d’un jeu cruel et d’une dépendance fatale.

Dans ce roman sombre et envoûtant, Mélissa Da Costa explore, à travers l’histoire d’une passion toxique, la face obscure de l’âme humaine et les méandres du désir.

cequejenaipensé Je savais que ce roman était différent par rapport aux autres romans de Mélissa Da Costa. J’en étais d’autant plus curieuse de le découvrir. Et je n’ai pas été déçue du voyage.

Oui, il est plus noir. Oui, il est plus sombre. Mais les précédents romans abordaient aussi des thèmes pas forcément légers.

La Doublure parle de passion, d’emprise, de manipulation, d’art, de relations toxiques. C’est un roman complexe au niveau émotionnel.

Nous faisons la connaissance d’Evie. une jeune femme qui vient de se faire plaquer. Un peu par hasard, elle rencontre Pierre Magnan qui lui propose un poste d’assistante auprès de sa femme artiste peintre. Avec à la clé un salaire mirobolant. Elle aurait du (sûrement) se méfier. Mais elle est séduite. Par Pierre, par la proposition, par l’envie de bouger de Marseille.

Là voilà désormais à Saint Paul de Vence, assistante de Clara Magnan, alias Calypso Montant. C’est une artiste peintre à l’univers torturé, qui se revendique du courant du romantisme noir. Evie, est un peu comme nous lecteur (ou du moins la majorité des lecteurs) ignorante à propos de ce courant. Clara va la guider, lui enseigner au cœur de ce courant artistique complexe, emplie de référence à Lilith. Evie est fascinée par ce monde qui s’ouvre à elle. Entre deux missions pour Clara, elle se documente, curieuse, avide d’en savoir plus.

Le personnage de Clara est tout aussi fascinant. Elle envoûte par son charisme, inquiète par son comportement. On sent un piège qui se referme peu à peu sur une proie. Et cette proie c’est Evie. Innocente, en partie. Elle voit bien qu’il y a quelque chose de différent dans le fonctionnement du couple Clara/Pierre. Mais ce quelque chose l’attire. L’envoûte. Il y a là un côté malsain, une forme de voyeurisme qui s’éveille en elle.

Et quelque part aussi dans l’imaginaire du lecteur. Une part sombre, curieuse de savoir ce qu’ils veulent réellement avec Evie. Petit à petit, le titre du roman s’impose : Clara préfère rester dans l’ombre de sa créativité. Elle n’aime pas s’exposer. Alors Evie complète son rôle d’assistante, par un rôle de doublure. elle sera le visage de Calypso. Celle qui ira à la rencontre du public, des galeries, des journalistes.

Mais ce rôle de doublure ne se cantonnera pas à la vie publique.

Dès les premières pages du roman, une aura inquiétante, grave s’installe. Les choses se mettent à la fois rapidement (pour son nouveau poste) et petit à petit (pour le vraie rôle qu’elle va devoir jouer pour et avec le couple Magnant). Quant on en arrive à nous parler du romantisme noir, aux mythes qui entoure le personnage mystérieux qu’est Lilith, on comprend que ce qui peut se dégager de cet art pictural a « déteint » (si je puis le dire ainsi) avec brio sur l’ambiance globale du roman de Mélissa Da Costa. Une aura pesante, inquiétante, pleine de curiosité et de part d’ombre. Mais aussi une forme de magnétisme pour ce que l’on découvre, pour ce trio de personnages. On se retrouve dans le piège des mots de Mélissa Da Costa, dans le piège tissé par Clara et Pierre. Mais Evie qui peut sembler naïve, innocente et confiante, va aussi montrer d’autres facettes de sa personnalité au contact de ces deux-là.

J’ai aimé l’ambiance glauque inquiétante, intrigante narrée entre ces pages. J’ai été fascinée par le romantisme noir qui se dévoilait sous mes yeux. J’ai été envoûtée par la personnalité machiavélique de Clara. Pendant ma lecture, j’ai ressenti comme un malaise, comme si je n’étais pas à ma place, là à assister à tout ça tout en ayant envie de savoir jusqu’où l’autrice allait nous mener.

Dans la version audio, c’est la voix douce de Joséphine Demay qui nous embarque dans le récit. Une voix qu’elle sait teinter d’innocence, de candeur en évoquant Evie et son parcours, mais une voix qui prend une toute autre ampleur, un tout autre charisme quand Clara prend la main. Une écoute qui en devient addictive.
Audiolib propose une piste bonus avec l’interview de Mélissa Da Costa. On y apprend comment est né ce roman, le choix de la thématique du romantisme noir, pourquoi elle a choisi de s’autoriser à écrire autre chose (et elle a bien eu raison). Une interview qui complète à merveille l’écoute de ce roman.

en bref La Doublure est un roman sombre, inquiétant, envoûtant. Il nous attrape dans sa toile, il fascine autant qu’il trouble.

 

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