Respire
Auteur : Niko Tackian
274 p.
Librairie générale française, 2023 (Le livre de poche, 36813)

SI LE PARADIS EST UNE ÎLE, L’ENFER AUSSI.
Le sable très blanc, l’océan turquoise. Voici ce que découvre Yohan à son réveil. Un endroit paradisiaque où il va entamer une nouvelle vie. Avoir une deuxième chance d’être heureux. Pour arriver sur cette île inconnue, il a signé avec une mystérieuse société qui promettait de le faire disparaître et d’effacer toute trace de son passé.
Les premiers jours, Yohan savoure son insouciance retrouvée. Même si peu à peu, un sentiment d’étrangeté le gagne. L’île héberge une dizaine d’habitants plus énigmatiques les uns que les autres. Pourtant les maisons abandonnées, les échoppes désertes dans les rues balayées par le vent, laissent penser qu’un jour ils ont été bien plus nombreux. Où sont passés les autres ?
Yohan veut comprendre. Mais jamais il n’aurait dû chercher à voir l’envers du décor. Car c’est bien connu, la connaissance fait voler en éclats le Paradis…

J’aime de plus en plus l’univers de Niko Tackian. Un univers où souvent dépaysement rime avec inquiétant. Et ce n’est pas ma lecture de
Respire qui me contredira.
Yohan a décidé de quitter sa vie. On assiste à ses derniers instants. Son désespoir… Il avale une pilule… et se réveille dans un endroit qui pourrait sembler paradisiaque, enfin du moins sur le papier. Il est dans une maison aménagée avec confort et praticité. Il découvre ensuite l’univers dans lequel il vivra désormais. Une petite ville sur une île isolée. Il va découvrir peu à peu le fonctionnement de cette communauté, rencontrer ses nouveaux voisins. Des voisins qui semblent sur la défensive, ou pour le moins hostile au nouveau venu.
Si les premiers jours, Yohan, rebaptisé le détective Achab (car en effet, on lui a assigné une nouvelle fonction) semblent se dérouler au mieux, il ne comprend pas vraiment ce nouveau rôle. Les jours passent et un sentiment d’inconfort naît en lui. Il note des incohérences, des comportements étranges voire inquiétants. Et puis il y a quand un bon nombre de maisons abandonnées… un sentiment qu’on ne lui dit pas tout monte en puissance en lui et quand il découvre un mail envoyé par l’ancien détective… son instinct de limier se met en route.
Le lecteur assiste à la fois impuissant et curieux à ce que découvre Yohan sur ce lieu unique. Si l’idée de repartir à zéro en laissant tous les ennuis derrière soi peut être alléchante, on découvre avec angoisse la réalité du lieu, l’envers du décor de ce rêve éveillé.
J’ai apprécié être dans l’ignorance au même niveau que le personnage principal et de mener notre enquête au même rythme que lui. J’avais l’impression de faire équipe avec lui. Dans ce roman, l’écriture de Niko Tackian est visuelle, descriptive : on a du coup l’impression de déambuler dans la forêt, sur la plage, dans les rues du village presque désert.
Il n’y a pas de temps mort dans ce récit. Une fois Yohan sur l’île, l’ambiance se met en place au même titre que les premiers éléments inquiétants et intrigants. On est plongé dans le récit, et personnellement j’ai eu du mal à le lâcher avant d’avoir le fin mot de l’histoire. Niko Tackian étant aussi scénariste et réalisateur, je vois très bien ce texte devenir un film (ou téléfilm) un jour. En tout cas, ce serait une bonne idée ! J’ai déjà une petite idée pour le casting d’ailleurs !
Un roman qui tient en haleine : une île paradisiaque ? ou pas !
Oh je l’ai vu passer en librairie il me semble ! Je n’étais pas plus attirée que ça mais pourquoi pas 😊 bonne semaine !