Matrices
Autrice : Céline Denjean
496 p.
Pocket, 2023
En plein mois de décembre, une terrible tempête se déchaîne sur les Pyrénées. Sous la pluie battante, une jeune femme enceinte qui court à perdre haleine est percutée par une camionnette. Avant de mourir, elle murmure quelques mots en anglais : « Save the others ». Qui est cette femme sans identité ? Que cherchait-elle à fuir ? Que signifie la marque étrange sur son épaule ? Et qui sont ces autres qu’il faudrait sauver ? Les gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou se lancent alors dans une enquête hors-norme.Au fil de leurs investigations, elles réalisent qu’elles sont sur la piste d’un trafic de femmes extrêmement organisé. Dès lors, les enquêtrices comprennent que l’horloge tourne pour d’autres femmes, sans doute prisonnières quelque part, et dont la vie ne tient plus qu’à un fil.
Du côtés de Tarbes… Une nuit de tempête, un accident… Une femme enceinte est morte. Les témoins l’ont juste entendu dire « save the others ». Les gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou sont chargées de l’enquête : qui était cette femme ? que fuyait-elle ? Ses derniers mots laissent présager une terrible et sordide histoire.
L’autopsie va révéler deux éléments supplémentaires : une marque au fer rouge sur son épaule (marquée comme du bétail) et le bébé n’était pas le sien.
De suite, les deux enquêtrices imaginent une hypothèse tellement énorme qu’elle fait froid dans le dos… et surtout, nous lecteurs, sommes mis sur la voie de la vérité par la construction du récit imaginée par Céline Denjean, l’autrice.
Oui les deux femmes sont sur la bonne piste. Mais c’est encore pire que ce qu’elles imaginent.
L’enquête va mettre à jour un trafic de femmes organisé, une exploitation de leur corps paramétrée de bout en bout (de la prostitution à la GPA, gestation pour autrui…). Les femmes comme du bétail. Les femmes utilisées comme de la marchandise.
Dès qu’on commence la lecture, on enclenche un compte à rebours. Même si l’enquête semble s’enliser, nous nous avons des éléments supplémentaires. Et on ressent ce décompte, cette pression.
Comme à chaque roman de Céline Denjean que j’ai lu jusque là, j’ai eu du mal à lâcher mon livre. L’horreur de ce qu’il s’y passe, le temps compté, la personnalité des enquêtrices ont été un cocktail addictif pour moi.
Comme je vous le disais plus haut, oui il y a une pression, une tension, un stress par rapport à cette enquête mais ce n’est pas pour autant que l’autrice en profite pour écourter et prendre des raccourcis vis à vis de la réalité du terrain. Et oui les tests ADN, autopsies ou autres recherches criminalistiques qu’elles soient d’autres numériques ou juridiques ne se font pas en quelques minutes/heures dans la vraie vie. Ici l’autrice cherche à coller le plus possible à la réalité que ce soit du côté administratif ou de l’enquête mais aussi dans les personnages. Ils ont chacun des soucis (ou pas ) personnels. Ils ont une vie à côté, un temps de travail plus ou moins longs. Et ils n’ont pas la science infuse. Oui ils se trompent (ils ont souvent moins d’éléments à réfléchir que nous lecteurs en avons), oui parfois leurs émotions prennent le dessus quand la cruauté et la noirceur de l’âme humaine se révèlent à eux. Ils sont humains. Et c’est ce qui donne ce réalisme, cette véracité, cette plausibilité aux récits de Céline Denjean. Et c’est un des points qui me fait aimer ses romans.
L’autre particularité de l’autrice que j’apprécie c’est son écriture sensible, pudique aussi. Ce qu’elle nous raconte dans ce roman (mais aussi dans les autres comme Le Cheptel – mon gros gros coup de cœur de l’autrice) est très noir, très violent mais elle ne va pas dans le trash ni le voyeurisme.
Dès qu’on ouvre le roman, un compte à rebours est lancé… Une enquête complexe sur un thème sensible. Addictif comme toujours avec Céline Denjean !
Les Lectures d'Azilis 
adoré aussi !
Toujours pas lu son dernier.
Mais je sais que je vais kiffer aussi 😉
Il me tarde aussi !!
😉