Nous faisons donc la connaissance d’un père et de son fils : Sauveur Saint-Yves et Lazare. Originaire des Antilles, il s’est installé en métropole suite au décès de la mère de Lazare, six ans plus tôt. Sauveur est grand, charismatique. Ce qui peut lui servir dans son métier : il est docteur en psychologie.

Chaque jour dans son cabinet attenant à leur logement, il reçoit ses patients et tente de le guider comme il le peut vers le mieux être, vers la compréhension de leurs problèmes et éventuellement vers une solution. Les patients défilent et les cas sont très variés : famille recomposée, jeune adolescente mal dans sa peau, énurésie, phobie scolaire… Derrière une porte du cabinet, Lazare écoute les différents problèmes. Il vit ses mielle et une vie par procuration, imagine leurs têtes, se pose des milliers de question… A tout juste 8 ans, Lazare est si curieux qu’il sait déjà beaucoup de chose et a affuté son esprit d’analyse… et son sens de l’humour est très agréable!
Avec son père, ils ont une relation très complice. Sauveur, sous des airs détachés, observe beaucoup (déformation professionnelle oblige) et agit pour préserver son fils au mieux. Notamment du racisme ambiant à l’école ou même chez sa nounou… Le racisme est d’ailleurs l’un des thèmes principaux de ce roman.

Malgré cette complicité, il y a un sujet dont il a du mal à parler avec son fils : la mort de sa mère. Le sujet est tabou parce qu’encore douloureux mais surtout difficile à expliquer à un jeune enfant… On comprendra pourquoi en fin de roman.

J’ai beaucoup apprécié ce duo très attachant et sensible. Les personnages qui gravitent autour d’eux ont aussi des histoires intéressantes à suivre notamment dans le cas des patients, mais aussi avec le meilleur ami de Lazare. Il y a aussi les nombreux cas cliniques évoqués, la culture antillaise et le thème des relations humaines. Dans ce roman jeunesse contemporain, l’histoire est abordée de façon simple mais sans pathos exagéré. Il montre un Sauveur professionnel impliqué mais parfois dépassé. Comme tout un chacun sa vie privée, sa condition morale peut jouer sur son efficacité. Mais il reste un homme à l’écoute, attentionné et bienveillant même si parfois il peut se laisser dépasser. Lazare est aussi un petit bonhomme très attachant. Il amène de la fantaisie et de l’innocence.

J’ai énormément aimé ce duo et j’espère les retrouver très vite dans la suite de leurs aventures.