Alors qu’elle rend visite à sa grand-mère, Eleanor croise son assassin… et découvre le corps de Vivianne, son aïeule… Des mois plus tard, Eleanor ne se remet de cet événement dramatique. Encore sous l’horreur de la scène qu’elle a vécu, elle culpabilise énormément. En effet, atteinte de la prosopagnosie, elle est incapable de se rappeler les traits des visages qu’elle croise. Y compris ceux de sa famille. Y compris celui de l’assassin.

Elle apprend que sa grand-mère, qui l’a élevé après la disparition de ses parents, lui a légué un immense manoir au cœur de la forêt suédoise. Le manoir familial. Dont elle n’a jamais entendu parler.
L’avocat en charge de l’héritage, souhaite la voir sur place pour faire un été des lieux. Elle s’y rend avec son compagnon, Sébastien. Sur place, elle a la surprise d’y retrouver également sa tante Veronika. Cette dernière n’y a pas remis les pieds depuis des dizaines d’années. Mais elles découvrent que Vivianne continuait d’entretenir le domaine et y organiser des parties de chasse par l’intendant sur place. Vivianne n’y avait jamais remis les pieds mais avait semble–t-il un attachement particulier pour ce lieu mystérieux.

Pour être mystérieux, le manoir l’est. En plus d’être isolé et inquiétant dans cette ambiance neigeuse. Le lieu est vide. L’intendant aux abonnés absents.

Ce manoir a des choses à raconter. Des secrets, il en a. Et il semble prêt à les révéler à Eleanor.

Angoissée et terrifiée, Eleanor va devoir affronter la vérité du passé familial.

Camilla Sten pose une ambiance pesante, angoissante et inquiétante. L’isolement du lieu. La tempête de neige. Les communications coupées. Les disparitions… Bref, tout est mis en place pour qu’on ne veuille plus lâcher notre roman !

Si j’avais entendu parler de la maladie d’Eleanor, je crois bien que c’est la première fois que je la vois devenir un élément essentiel dans l’intrigue d’un roman noir. J’imaginais sans mal la difficulté de ne pas reconnaître son prochain dans le quotidien, j’ai découvert grâce aux recherches de l’autrice mais aussi à sa capacité de se mettre à la place d’une personne atteinte de cette maladie, des trésors de mécanismes à mettre en place pour reconnaître les personnes, y compris les membres de sa famille ou de son amoureux. Une maladie très handicapante qui devient ici en plus culpabilisante.

J’ai adoré l’ambiance mise en place très rapidement. Cet isolement, ce froid s’insinuant partout… Mais aussi un outil narratif très efficace : les alternances passé/présent. En effet, Eleanor trouve un carnet ancien où une certaine Anoushka raconte sa vie dans le manoir. Une histoire ancienne mais dans un passé récent… elle semble avoir côtoyée Vivianne, sa grand-mère. On sent bien que la découverte de ce carnet ne sera pas anodin. Alors on essaie d’assembler les morceaux avec ce qu’on a déjà appris par Eleanor. Une hypothèse se met alors assez vite en place mais la question du « comment » persiste…

J’avoue que je m’attendais, dans certaines, scènes, à un peu plus sursautée… J’ai vécu ma lecture aux côtés de l’héroïne (qui m’a étonnée par ses réactions) et j’ai pas mal stressée pour elle. Je me suis creusée les méninges mais je crois que j’aurais apprécié que l’autrice joue plus sur la partie intrigue liée à sa maladie…

Un roman psychologique avec une petite pointe d’angoisse. Un roman noir inquiétant… à lire tout seul dans une maison isolée par une tempête de neige… ou pas !!

Merci aux éditions Seuil et à Netgalley France pour cette lecture.