Les Mains au feu
Autrice : Virginie Armano
250 p.
Récamier, 2024
François a seize ans. Ni courageux ni endurant, sans ambition ni vocation, il flotte dans la vie, observe ce qui lui arrive et les gens qui l’entourent avec distance, légèreté et drôlerie.
Sur décision de son père, lassé de son peu d’entrain pour les études, François devient apprenti coiffeur dans un salon pour dames. Il y compte les heures, dans un état semi-végétatif. Jusqu’à l’arrivée de Gabriel. Charismatique, ambitieux et instinctif, le jeune homme attire et hypnotise. François a enfin trouvé son modèle, son frère, son héros. Mais peut-on à ce point idolâtrer sans risquer de se perdre ?
16 ans. L’âge où on se remet en question. L’âge où on doit décider ce que l’on veut faire de sa vie. Et François, lui, ne sait pas. Il n’est pas doué pour les études. Son père, homme autoritaire et méprisant, lui rabâche sans cesse qu’il est un bon à rien, qu’il est inutile, qu’il est un moins que rien… et autre compliment du même acabit. Il oblige François a accompagné sa mère à son salon de coiffure pour l’aider. Tel un automate, il accompli les basses besognes. Passer le balai, ranger. Il sombre dans cette vie qu’il subit plus qu’il ne vit.La seule qui semble le comprendre est Simone, sa grand-mère fantasque. Patiente, à l’écoute, elle essaie de l’aider comme elle le peut à réfléchir à son avenir.
Mais un jour un jeune homme entre dans le salon pour dames de sa mère. C’est Gabriel. François est ébloui par son aura, par son charisme. Il n’attend qu’une chose : de le revoir. A sa visite suivante, François va être assignée au shampoing de la cliente la plus détestable. Et ses mains vont accomplir quelque chose d’extraordinaire.
Après cet événement, Gabriel et François vont se rapprocher. Une amitié étrange va éclore et un projet inhabituel va naître de l’imagination de l’un et des capacités de l’autre. En effet, François découvre qu’il est coupeur de feu, et qu’il peut soulager les douleurs des gens.
Si au départ, on apprécie de voir François retrouver le sourire, s’illuminer aux côtés de Gabriel, d’avoir trouver un but à sa vie… on se rend aussi vite compte que Gabriel a un côté envahissant, voire malsain. On a du mal à cerner le personnage, à mettre le doigt sur son véritable projet pour François.
Virginie Armano, dans son premier roman, met en marche les mécanismes de la manipulation, de l’endoctrinement. La séduction, l’art de convaincre, de créer l’illusion sont des éléments clés de l’emprise psychologique. Elle place le lecteur à la place de la victime, qui se laisse séduire petit à petit, qui se retrouve piégé. Et on se rend compte à quel point une personnage fragile peut se laisser avoir par ce sentiment d’empathie, de sécurité transmis par un manipulateur.
Un premier roman au sujet difficile : la manipulation et l’influence destructrice.
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