Le Déluge
Titre original : The Deluge
Auteur : Stephen Markley
trad. de l’américain par Charles Recoursé
1039 p.
Albin Michel, 2024 (Terres d’Amérique)
De la présidence d’Obama aux années 2040, cette dystopie réaliste suit le parcours d’une série de personnages dont les destins convergent à la fin des années 2020, lorsqu’une élue républicaine accède au pouvoir et promet des restrictions sur les émissions de carbone. Mais déjà, partout dans le monde, canicules, incendies et inondations sèment le chaos, poussant l’humanité au bord du gouffre.
Stephen Markley nous plonge une nouvelle fois dans un univers complexe et troublant avec Le Déluge. Après le succès d’Ohio, l’auteur américain relève le défi d’une fresque épique, explorant les conséquences du dérèglement climatique sur plusieurs décennies. Ce roman fleuve, d’une ambition démesurée, nous entraîne dans un tourbillon d’événements et de destins entremêlés, de 2013 à 2039.Si l’on retrouve la plume acérée et le sens du détail de l’auteur, Le Déluge se distingue par son ampleur. Le roman foisonne d’idées, de personnages et de sous-intrigues. Cette richesse narrative est à la fois sa force et sa faiblesse. Si l’on apprécie la complexité du récit et la multitude de points de vue, on peut parfois se sentir un peu perdu dans ce dédale de personnages et d’événements.
Une lecture exigeante mais passionnante
Le Déluge est un roman exigeant qui demande au lecteur une part d’investissement. L’alternance des points de vue et les nombreux changements d’époques peuvent dérouter au début. Cependant, une fois immergé dans cet univers, il est difficile de s’en détacher. Markley réussit à créer une atmosphère oppressante et à susciter une réelle empathie pour ses personnages… et bien plus encore.
Un constat alarmant sur notre avenir
Au-delà de ses qualités littéraires, Le Déluge est un roman engagé qui nous interpelle sur notre responsabilité face au changement climatique. Markley nous livre un récit dystopique qui sonne malheureusement comme une mise en garde.
Le Déluge est une œuvre ambitieuse et passionnante qui marquera les esprits. Si l’on peut parfois regretter quelques longueurs et une certaine complexité, le roman reste une lecture incontournable pour tous ceux qui s’intéressent aux enjeux environnementaux. Stephen Markley confirme son talent d’écrivain et nous offre une réflexion profonde sur notre avenir.
Une fresque apocalyptique saisissante, mais parfois déroutante.