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Il nous restera ça de Virginie Grimaldi

33_9791035410728_1_75Il nous restera ça

Autrice : Virginie Grimaldi

Lu par Benjamin Bollen, Marie Bouvet et Rafaèle Moutier

7h09

Audiolib, 2022
Fayard, 2022

résumé À 33 ans, Iris trimballe sa vie dans une valise.
Théo, 18 ans, a peu de rêves, car ils en foutent partout quand ils se brisent.
À 74 ans, Jeanne regarde son existence dans le rétroviseur.
Rien ne les destinait à se rencontrer.
Quand le hasard les réunit sous le même toit, ces trois êtres abîmés vont devoir apprendre à vivre ensemble. La jeune femme mystérieuse, le garçon gouailleur et la dame discrète se retrouvent malgré eux dans une colocation qui leur réserve bien des surprises.
C’est l’histoire de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des évidences.

 

cequejenaipenséEncore une fois, Virginie Grimaldi a su m’émouvoir avec son histoire et surtout avec ses trois personnages. Trois solitudes qui se rencontrent, qui se trouvent, qui s’entraident. Trois personnes qui n’avaient sur le papier aucun point commun (à part leur solitude) et qui en apprenant à se connaître vont former une famille, atypique certes mais qui s’aime sans aucun doute. Une famille que le destin a assemblé.

J’ai pas beaucoup de rêves, ils en foutent partout quand ils se brisent.

Il y a Jeanne, 74 ans. Elle a perdu son mari récemment. C’est dur pour elle. Emotionnellement… et de plus en plus économiquement. Pas facile de vivre avec sa petite retraite à Paris. Tous les jours son quotidien est rythmé par sa visite au cimetière. Au début, elle voulait garder des rituels mis en place pendant les décennies de vie avec son mari… mais elle n’y arrive pas. Elle déprime. Ne trouve plus de lumière dans sa vie.

Je ne me sens pas seule, je me sens sans toi.

Il y a aussi Théo, 18 ans. Un jeune pâtissier. La vie ne lui a vraiment pas fait de cadeau. A 18 ans, il rêve d’un chez lui, d’un vrai salaire… mais pour l’instant il vit dans une petite voiture qui roule à peine pour éviter d’aller dormir dans les couloirs du métro.

Et enfin, il y a Iris, 33 ans. Qui fuit quelqu’un chose. On mettra du temps à savoir quoi. Pourquoi. Elle occupe un poste dans le domaine de l’aide à domicile. Elle est sur le point de se retrouver à la rue après que son propriétaire a rompu sa location à la semaine sans prévenir.

Le hasard fait que Jeanne vienne déposer une annonce de location de chambre dans une boulangerie. Le hasard a fait que la vendeuse – très aimable…- a refusé. Le hasard a fait que ce soit la boulagerie où travaille Théo et qu’il a entendu la requête de Jeanne. Le hasard a fait qu’Iris était justement venu acheter quelque chose dans cette boulangerie et qu’elle a, elle aussi, entendu l’offre de Jeanne. Tous deux se précipitent, se présentent… et le choix en revient à Jeanne. Et, vous vous en doutez je pense, elle proposera une chambre à chacun des deux car les deux ont quelque chose qui l’ont ému. Elle ne les connaît pas mais elle a su voir – peut-être inconsciemment – leur fêlure, leur solitude.

Les larmes consolaient. Elle eut aimé le savoir plus tôt. Elle ne comprenait pas pourquoi l’on rendait honteux un acte aussi libérateur.

Pas facile de se faire à la vie à trois. Surtout quand on ne se connaît pas. Surtout quand on a tent d’écart d’âge. Trois générations sous un même toit. Il va falloir apprendre à se connaître, apprendre à vivre ensemble, à respecter l’intimité de chacun… Mais la promiscuité créer inévitablement des liens.

Jeanne rit, avant de lui servir une nouvelle part de gratin. C’est une scène ordinaire, des humains ensemble dans une cuisine, un soir de semaine, pourtant, en l’observant, pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien.

La relation qui se crée sous nos yeux (enfin pour moi dans mes oreilles puisque j’ai découvert ce roman en version audio) est unique. On les voit s’observer, se méfier, se questionner, pour finir par se confier. Pour arriver à former une équipe.

J’ai adoré avoir l’impression de faire partie de ce trio. Théo, Iris et Jeanne sont des personnages touchants qui ont su se faire une place dans mon coeur de lectrice. Et je pense que la version des éditions Audiolib m’a encore plus immergé dans ce bout de vie. Benjamin Bollen, Marie Bouvet et Raphaèle Moutier incarnent les personnages. Ils leur insouflent la vie, jouent le texte. C’est peut-être le roman le plus visuel de l’autrice dans sa version audio (c’est étrange cette phrase mais j’espère que vous comprenez ce que j’essaie de dire ^^ ). J’avais l’impression de voir les personnages, leurs mimiques, leurs rictus, leurs façons de se mouvoir, d’interagir les uns avec les autres.

– Le quoi ?
– Le seum. Je suis en PLS quoi.
– Mon Dieu, je crois que je fais un AVC. Je ne comprends rien à ce que tu dis.

Et même si je parle ici beaucoup des émotions ressenties, je ne peux pas ne pas évoquer aussi l’humour qu’il y a aussi! Un humour qui est la « touche » Virginie Grimaldi, les réparties singlantes, décalées, bourrées d’ironie. Si vous la suivez sur Instagram, vous voyez sans doute de quoi je veux parler !

Je suis doté de quatre membres qui ont décidés de dire merde à mon cerveau. Mon corps a été livré avant le réglage de la coordination.

Pour en écouter un extrait : https://www.audiolib.fr/livre/il-nous-restera-ca-9791035410728/

en brefUn roman une nouvelle fois plein de sincérité, avec des personnages touchants, fragiles mais que la vie a fait se rencontrer pour avancer ensemble vers un futur plus positif…

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