Traverser la nuit
Autrice : Martine Pouchain
219 p.
Sarbacane, 2012 (Exprim’)
Vilor est flic. Flic dans une toute petite ville où rien ne se passe. Et pourtant, le mal y pointe son nez com me partout : la preuve, il y a un meurtre.
Pour Vilor, c’est important bien sûr cette histoire de meurtre, mais ce qui l’est tout autant, c’est Blanche, la fille du mort. Parce que tous les hommes tombent raides dingues rien qu’en la regardant, et que Vilor est un homme comme les autres…
Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Sarbacane qui m’ont une nouvelle fois fait confiance en me permettant de lire le nouveau roman de l’étonnante collection Exprim’.
Il s’agit cette fois d’un polar. L’histoire se passe dans un petit village de Picardie. Le narrateur qui est aussi le personnage principale se nomme Vilor qui nous raconte ce qu’il s’est passé dans ce petit village en apparence paisible.
Vilor est le responsable de la gendarmerie locale. Fils d’agriculteur, il a su très tôt qu’il voulait aider les gens, faire le bien et sa vocation n’a pas beaucoup plus à son père.
Dans ce bourg, rien ne se passe. C’est très calme, à part quelques dégradations, quelques vols… le petit train train de la vie… Mais un jour, on retrouve le corps d’un homme assassiné. Il s’agit de l’ancien maire mais c’était aussi/surtout le père de Blanche, jeune fille de 17 ans qui fait chavirer les cœurs de tous les hommes qu’elle approche. Et Vilor ne fait pas exception à la règle. Et cette enquête va lui permettre se rapprocher d’elle. Mais très vite l’enquête piétine, s’enlise. Pas de piste, pas de coupable. Il y a des soupçons mais…
Ce roman est aussi l’occasion pour l’auteure de tracer le portrait de villageois d’un petit bourg qui se connaissent tous. Dans ce cadre, les rumeurs et les potins nourrissent souvent la vie du bourg.
En ce qui concerne le style, Martine Pouchain a l’art d’inviter le lecteur dans ce village grâce à deux moyens. Tout d’abord, parce que la personne qui parle est un « local », il a vécu toute sa vie dans ce bourg, il connaît les gens, leurs histoires, quelques secrets. L’autre moyen c’est le langage employé. En effet, elle fait parler les « anciens » du village en picard.
« Mais rein que d’eule vouer, cha m’évoque » = Mais rien que de le voir, ça fait remonter mes souvenirs.
« T’eu n’oroués point eune lette pour moué » = tu n’aurais point une lettre pour moi
C’est sûr que ça met dans le bain comme on dit. Pour ma part, j’avoue qu’au début j’ai eu un peu de mal (je ne parle pas picard! 😉 ) mais un lexique en fin d’ouvrages nous permet de traduire! Mais même sans on comprend quand même.
Sinon, j’ai trouvé que le style assez descriptif ainsi que la cadence assez lente du récit cadrent très bien avec le rythme de cette enquête qui piétine et de la vie qui semble au ralenti dans ce village.
En ce qui concerne les personnages, Blanche m’a assez vite énervé par son coté autain, qui regarde les gens de haut et les mène par le bout du nez. Pour Vilor, on s’attache facilement à lui, certainement parce que c’est lui qui s’adresse à nous. On sait tout, ou presque, sur son ressenti, ses émotions, ses sentiments.
En conclusion, un roman qui m’a séduite par son style et son originalité et par sa fin que je n’ai pas du tout vu venir!
Merci encore aux éditions Sarbacane!
c’est franchement tentant…
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