Calmann-Lévy, Orbit, 2014

Malorie fait les cent pas dans la cuisine, une pièce chargée de souvenirs.
Ses mains sont moites. Elle tremble. D’un orteil elle tape nerveusement sur les carreaux craquelés. Il est encore tôt; le soleil ne pointe probablement qu’à peine au-dessus de l’horizon. la faible lumière semble atténuer l’opacité des couvertures collées contre les vitres.
Et effectivement… dès les premières lignes, j’ai su que j’allais avoir du mal à le poser. En quelques lignes, Josh Malerman impose son style, place son intrigue, met en place une ambiance angoissante.
Je ne veux vraiment pas trop en dire sur l’intrigue car je pense que si j’en dis trop, ça vous enlèverait une partie de l’oppression que le lecteur ressent. Ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agit de l’histoire de Malorie et de ses deux jeunes enfants. Ils vivent dans une maison calfeutrée depuis des années, à l’abri d’un mystérieux danger extérieur. Le roman commence au moment où Malorie décide de quitter cette maison. Un chapitre sur deux sera consacré à cette partie, l’autre nous fera remonté quatre ans en arrière, là où tout à commencer.
Imaginez devoir vivre en étant enfermé, fenêtres obturées et si vous sortez, il faut absolument avoir les yeux fermés… Personnellement, je déteste être dans le noir et entendre des bruits indéfinissables autour de moi… Alors je n’ai vraiment eu aucun mal à m’imaginer cette situation!
A la lecture de ce roman, on ne peut s’empêcher d’être angoissé, de se sentir oppressé, de manquer d’air (oui parfois j’ai retenu ma respiration pour ne pas parasiter les personnages!), de devenir parano (si si je suis sûre d’avoir entendu de drôles de bruits étranges dehors pendant que je lisais!).
J’ai vraiment été étonné de la maîtrise de l’écriture de ce roman. Josh Malerman signe ici un premier roman où chaque mot sonne juste, où chaque phrase fait monter la tension, où chaque mot suggère le pire à propos de ce qui n’ait pas décrit (le fameux danger extérieur).
Les droits ont été acheté au cinéma… J’avoue que j’ai du mal avec les films d’angoisse mais je tenterai peut-être… L’idéal serait que les réalisateurs ne montrent pas eux aussi ce « danger », que quand les personnages sont à l’extérieur, le spectateur ne voit lui aussi que du noir et n’entend que le bruit environnant… On verra bien!
J’avais déjà très envie de le lire, encore plus maintenant !