Roman "jeunes adultes"

Douze ans, sept mois et onze jours de Lorris Murail

couv40648970Titre : Douze ans, sept mois et onze jours

Auteur : Lorris Murail

301 p.

PKJ , 2015


Résumé :

Une cabane perdue dans les forêts du Maine. C’est là que Walden est abandonné par son père. À partir de maintenant, le garçon va devoir se débrouiller pour survivre dans les bois. Avec pour seule richesse quelques boîtes de conserve, un livre de Thoreau et une carabine. À la fin de chaque journée, Walden note son âge sur une écorce de rondin. Douze ans, sept mois et quatre jours, au moment ou commence son apprentissage pour le moins étrange…

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Les premiers mots

Dans la vie d’un homme, il y a des années clés, des années qui servent de repères pour toujours.

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Ce que j’en ai pensé

Une fois que j’ai ouvert ce roman noir de Lorris Murail, je n’ai pas pu le lâcher (ou alors il m’appelait quand je faisais autre chose!!).

Le titre énigmatique m’interpellait, la première de couverture aussi. Walden, notre jeune héros, n’a pas de chance dans la vie. C’est un garçon solitaire, qui aime lire, qui fait du sport pour faire plaisir à son père.  Sa mère est partie du foyer quelques années plus tôt. Son quotidien est rythmé par le comportement de son père. Ce dernier lui fait comprendre qu’il faut qu’il devienne un homme, un vrai! Et pour ça il y a plusieurs étapes à franchir. (Déjà là on sent le gars bien dans sa peau et sain d’esprit! * ironie inside*). Un jour, il embarque son fils dans sa chevrolet Impala dark cherry metallic et fonce vers le Nord. Où exactement, quelque part au milieu de nul part… Le lecteur, impuissant, sent le piège se refermer autour du pauvre Walden, ressent la folie du père. L’angoisse commence à monter durant le trajet où il ne répond que de façon énigmatique à son fils.
Ils arrivent au cœur de la forêt. Il y a une cabane qui semble abandonnée. Le père fait un feu, mange avec son fils, lui tend un fusil, lui souhaite bon courage dans cet épreuve et s’en va. Tout simplement. Walden pense à une blague. Son père ne peut être sérieux… Il n’a que douze ans, sept mois et trois jours. Il n’a pas le droit de le laisser comme ça. Il n’y connaît rien en survie. Il est encore un enfant…
Et il finit par faire face à la réalité : oui il est seul, non son père ne reviendra pas. (enfin pas tout de suite). Walden va alors se et nous surprendre. Il fait preuve de débrouillardise face à l’adversité et de beaucoup d’imagination.
J’ai vraiment apprécié cette partie de ma lecture. Elle m’a rappelée Sukkwan Island de David Vann. Ce côté vivre en harmonie avec la nature, savoir se débrouiller. Et puis, Lorris Murail a l’art de faire monter la tension et l’angoisse discrètement. Un bruit, une alerte, une mauvaise rencontre… Tout s’enchaîne pour le pauvre Walden et on se demande comment il peut se sortir de ce guêpier.
Dans un second temps, l’auteur nous offre le point de vue du père et alors l’image que l’on se faisait de lui est radicalement différente, à l’opposée de ce que le lecteur avait pu s’imaginer sur lui.
Lorris Murail propose ici un roman fort et angoissant, où il met en avant la cruauté, la folie et la méchanceté de l’être humain. Son intrigue surprend, déstabilise nos extrapolations.
En bref…
Si vous avez envie de trembler, d’angoisser, ce thriller est fait pour vous!

 

6 réflexions sur “Douze ans, sept mois et onze jours de Lorris Murail

  1. J’ai lu Ce que disent les nuages du même auteur il y a peu, et ce fut une énorme déception. Si je vois celui-ci à la médiathèque, je me laisserai tenter vu ton avis !

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