
C’est toujours moi qui gagne. Le billet par terre, la fève dans la galette, la dernière paire à ma taille, c’est pour moi. C’est comme ça, j’ai de la chance.
Juliette a de la chance! Normal ses parents travaillent à la française des jeux! Depuis toujours elle enchaîne les bonnes trouvailles, les heureux hasards. Mais dans toute cette chance, il y a une ombre au tableau. Une phrase qui revient régulièrement dans son entourage, une distance de son père. Et si cette phrase était vraie. Et si elle n’était pas celle qu’on croit.
Catherine Grive nous livre ici une réflexion sur l’identité, sur l’amour familial.
Juliette que tous surnomment Ju, est une jeune fille de 13 ans. Au fil de l’histoire on apprend à la connaître mais on la voit également évoluer face à ce qu’elle apprend sur elle même. La situation est complexe, angoissante aussi bien pour cette jeune fille qui perd tous ses repères que pour sa famille. En tant que lecteur, on est au première loge pour prendre connaissance de ses doutes, de ses peurs, de ses attentes et de ses craintes. On ressent sa détresse. La vérité met en lumière l’amour fusionnel qu’elle a avec sa mère. Son père quand à lui est assez décevant. Mais sa réaction est elle aussi normale dans une telle situation. Comment faire ? Comment agirions-nous après une vérité si dérangeante? Il n’y a pas de prise de position dans ce roman. Juste des faits, des émotions, des réactions différentes. L’écriture de l’autrice permet ainsi de faire réfléchir son lectorat. Et j’ai trouvé justement intéressant cette présence de différents points de vue plus proche de la réalité (et oui le pays des Bisounours est ailleurs!).
Le roman est court, l’écriture fluide, et le thème rarement abordé en littérature de jeunesse et il est bien exploité ici.
Une lecture intéressante et qui amène à la réflexion.
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