Un séisme temporel a dévasté la Terre, massacrant une large partie de la population et mélangeant les époques entre elles. Callista se retrouve seule survivante dans un Paris ravagé où s’amalgament deux-mille ans d’architecture. Tous ses repères chamboulés, la jeune fille n’a plus qu’un espoir : retrouver en vie sa meilleure amie, restée dans l’Est de la France. Callista part à pied pour un long périple, talonnée par la monstrueuse réplique du séisme qui semble la suivre pour l’anéantir. Si elle s’arrête, si elle ralentit, le cataclysme la dévorera. Au côté d’étranges compagnons, issus de siècles différents, elle va tout faire pour échapper au chaos.

Accoudée au balcon du seizième étage, Callista observait les toits bleus-gris de Paris, piqués ça et là du rouge sombre des petites cheminées. Une rumeur confuse remontait vers elle : la voix profonde de la foule et de la circulation, le cliquetis de la vaisselle que l’on range, le bourdonnement d’une télévision…

Premier roman que je lis de cette autrice. Et j’ai été plutôt agréablement surprise.

Aurélie Wellenstein nous réserve un scénario complexe, alambiqué mais qui s’emboîte parfaitement. Si on n’est forcément un peu déstabilisé au départ par manque de repère, c’est volontaire de sa part car elle nous met délibérément à la place de son personnage principale. Cette dernière, Callista, se réveille d’un long sommeil et pile à ce moment, le monde qu’elle connaît, que nous connaissons s’effondre. Plus de repères, plus de temporalité. Mais que s’est-il passé ? Callista se retrouve seule au milieu d’un monde inconnu. Perdue tout comme le lecteur. Elle a autant de question sans réponse que nous mais, contrairement à nous, elle n’a pas le choix : elle doit agir pour comprendre. Elle pourrait se laisser aller, terrifiée… mais bon à ce moment-là il n’y aurait pas de roman donc ce serait dommage non ? Callista va se servir de cette peur pour avancer, pour trouver un moyen de survivre dans un premier temps, dans un second temps, atteindre le but qu’elle s’est fixée, c’est-à-dire retrouver sa meilleure amie, et enfin dans un dernier temps de comprendre.

Dans ce nouveau monde, les époques sont mélangés. Son chemin croisera ceux de personnes et d’êtres vivants qu’elle n’aurait jamais pu croiser auparavant. Ainsi, son compagnon de route sera un être un peu particulier. Il se nomme Roland. C’est un chevalier des Croisades. Qui lors de l’effondrement du temps a fusionné avec son cheval. Puis il y aura Jeanne, une petite fille apeurée. Les trois compagnons vont devoir affronter bien des épreuves.

Dans ce roman, il se passe énormément de choses, on a peu d’élément de comparaison et d’explication pour arriver à cerner tout ce que l’autrice propose. Cela semble un peu brouillon mais cela s’explique par le manque de repères mais aussi d’explication sur ce qu’il s’est passé. Plus rien n’est comme avant. Comme que ce que l’on connaît et que ce que le personnage principal connaît. Il faut se projeter, faire confiance aux descriptions proposées.

La lecture est intense par l’accumulation des découvertes, par la course contre la montre qui s’est engagée dès les premières pages. Une lecture un peu en apnée. Les pages se tournent du coup très vite car on a envie de connaître le fin mot de l’histoire qui se révélera être très surprenant et pour le moins inattendu. Enfin en ce qui me concerne.

Un roman foisonnant, une intrigue et un contexte intense. Un tout surprenant !