
Luce franchit au pas de course les derniers mètres qui la séparent de sa maison et s’engouffre dans le vestibule. Des trombes d’eau se déversent dans la rue.
La collection « Les Héroïques » des éditions Talents Hauts qui désire mettre en avant les héros de l’ombre, ceux dont on ne parle jamais. Ce sont des femmes mais aussi des enfants, des personnes handicapés, des immigrés… Cette collection leur donne un nom, un visage, une voix.
Ici, Catherine Cuenca donne la parole aux femmes qui ont œuvré dans le pays à la place des hommes partis sur le front pendant la Première Guerre Mondiale. Femmes qui ont dû reprendre sans broncher leur place d’avant aux retours des hommes.
Agnès fait partie de ces femmes. Ouvrière avant la guerre, elle est devenue une des rares wattwoman de Lyon, une conductrice de tram. Sérieuse, consciencieuse, elle a vite appris le métier et y a pris goût. Malgré les quolibets, malgré les méchancetés. On lui répète sans cesse qu’une femme n’a pas sa place dans ce genre de métier réservé aux hommes. Son mari en premier lui fait ses reproches. Revenu blessé, il ne supporte pas d’être estropié, de voir sa femme si indépendante. Il boit de plus en plus et est de plus en plus violent. Agnès, elle, a des désirs d’émancipation, de liberté. Elle rencontre d’autres femmes qui veulent que les choses changent pour les femmes.
Ce roman est l’occasion de raconter le début de la lutte des droits des femmes. De montrer le dur combat qui a été mené pour arriver au droit de vote. Ce récit fait également réaliser qu’aujourd’hui le combat est loin d’être fini et que les femmes doivent encore lutter contre le sexisme et les préjugés.
Un court roman qui met à l’honneur le courage et l’engagement des femmes dans une société sexiste et pleine de préjugés.
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