Roman/SF / Fantastique

La Vie est un millefeuille à la vanille de Lars Vasa Johansson

La Vie est un millefeuille à la vanille

titre original : Den stora Verklighetsflykten

Auteur : Lars Vasa Johanson

trad. du suédois par Hélène Hervieu

411 p.

Fleuve, 2017

résuméMalgré sa profession de magicien itinérant, Anton ne sent guère d’affinité avec ses semblables. Depuis des années, il arpente le pays et se produit de maisons de retraite en centres commerciaux avec un succès disons… médiocre. Il s’en accommoderait si son éternel rival Sebastian ne rencontrait une immense gloire dans toute la Suède avec son spectacle éblouissant. Sans oublier sa fiancée Charlotta qui l’a quitté pour suivre Sebastian.Aujourd’hui, Anton fête ses quarante-cinq ans mais seuls ses parents s’en souviennent. Cela ne l’empêchera pas de déguster dans la paix de sa solitude son traditionnel millefeuille à la vanille.Pourtant, enfermé sur lui-même, Anton ne va pas si fort, et pour dire vrai, pas fort du tout. Il maîtrise depuis longtemps l’art de maquiller sa vie à ses propres yeux pour en être encore conscient.Or, cette nuit, une rencontre inopinée va rompre son équilibre et l’amener à questionner sa vie et peut-être à se redécouvrir…Attention, Anton va se réveiller !


çacommencepar Il est difficile de manger un millefeuille avec une cuillère en plastique. Une fourchette à dessert est préférable., un couvert assez coupant pour trancher le dessus nappé de sucre glace ou de fondant, la couche supérieure de pâte feuilletée et son motif en gelée de cassis.

 

cequejenaipensé Voici une lecture à laquelle je ne m’attendais pas du tout! Ce n’est pas que je m’attendais à détester ma lecture juste que je ne m’attendais pas du tout à une lecture de cette acabit. Je suis très très agréablement surprise par ce roman atypique et original.

J’ai donc fait la connaissance d’Anton. Magicien professionnel qui enchaîne bide sur bide, qui est égoïste et acariâtre au possible! Il est seul et on comprend très vite pourquoi! Anton est détestable à un point ! Il est impoli avec les gens qui accueillent son spectacle, désagréable avec les employés des restaurants ou autres hôtels qu’ils fréquentent… Bref ses échecs le minent et son caractère est de pire en pire. Après une dernière annulation, la veille de la Saint-Jean (et de son anniversaire), Anton repart en direction de chez lui en grommelant. Et là c’est l’accident et le début d’un renouveau pour lui. Car suite à cet accident, il va enchaîner rencontre sur rencontre, toutes plus uniques et étranges les unes que les autres.

Anton va alors se transformer sous nos yeux. Il prend conscience de beaucoup de choses même s’il ne s’en rend pas tout de suite compte. Nous, lecteur, le voyons changer imperceptiblement d’abord, puis de façon de plus en plus évidente. Dans cette forêt de Tivargen, il y a des gens qu’on ne trouve pas ailleurs. Ce genre de gens qu’on ne rencontre peut-être qu’une fois dans sa vie. Des gens qui tendent la main sans contrepartie (enfin…).

L’auteur, Lars Vasa Johansson, apporte ici une réelle réflexion sur le comportement de plus en plus égocentrique de l’humain. Ce roman raconte une quête, une quête vers le bonheur et l’amour, où il faut passer par une remise en question existentielle. Et l’auteur intègre à ce récit une portée fantastique en fusionnant intrigue contemporaine et légende locale (et ainsi une touche de fantastique). Ce côté merveilleux déconcerte au départ. L’auteur plaçant le lecteur volontairement du point de vue d’Anton qui vous vous en doutez est très sceptique vis à vis de la situation. Ce fantastique s’immisce peu à peu dans le réel et ça en devient très naturel.

J’ai vraiment apprécié cette lecture. J’ai adoré détester Anton. Ce personnage est totalement réussi pour ça! Bizarrement c’est un affreux personnage mais on s’attache quand même à lui dès qu’on comprend pourquoi il est tel qu’il est. Par ailleurs, tous les personnages qu’Anton rencontre au cour de ce fragment de vie sont singuliers et valent la peine de faire leur connaissance. La lecture est fluide, prenante et les pages se tournent assez vite car on veut savoir le final de cette quête insolite. Le style de l’auteur est tout en légèreté, très musical et donc rythmé. Le ton est à la fois spirituel et humoristique (Anton est un homme doué pour le sarcasme et l’ironie). 

en bref Un roman insolite qui a su me charmer par son originalité et son semblant de légèreté.

 

2 réflexions sur “La Vie est un millefeuille à la vanille de Lars Vasa Johansson

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