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Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi

Il est grand temps de rallumer les étoiles

Autrice : Virginie Grimaldi

393 p.

Fayard, 2018

résuméAnna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers. Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour. Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire. Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

çacommencepar – Anna, tu viendras me voir à la fin de ton service ! Faut que j’te dise un truc.

cequejenaipensé Les romans de Virginie Grimaldi sont chaque année un moment que j’attends avec impatience désormais. Et à chaque fois le même phénomène se reproduit : je tombe sous le charme de ses personnages, de ses moments,… et même si j’ai envie de savoir comment tout ça va finir, je ne peux m’empêcher de faire durer, de prendre le temps, de voyager à leur côté… 
Le cru 2018 a été un vrai délice. La magie de la plume de l’autrice fait qu’on retrouve son charme, sa malice, son humour tout en renouvelant ses récits.
Les pages se tournaient, les émotions évoluaient et je me demandais où elle m’emmenait, où elle emmenait ses personnages.
L’histoire ?
C’est celle d’Anna, mère célibataire, d’une grande ado, Chloé, 17 ans, et d’une jeune ado, Lily, 12 ans. Anna se démène pour que ses filles et tout ce dont elles ont besoin. elles jongle entre un métier peu lucratif, des dettes qui s’accumule et les menaces des créanciers. Un soir, après le service, son patron la licencie au profit de sa grognace, pardon de sa maîtresse (il m’a trop énervé ce gars!! XD) !! A regret, elle finit par céder en contrepartie d’une enveloppe de départ qui l’aidera à payer toutes ces factures en retard. Mais elle se rend compte d’une chose : absente trop souvent, elle n’a pas vu le mal-être de ses filles. alors sur un coup de tête, elle emprunte le camping car de ses parents, et les voilà parties pour un voyage vers les pays nordiques. Un road trip qui va être l’occasion de se retrouver, d’échanger, d’apprendre à se connaître. Un voyage initiatique. Un voyage fait de rencontres et de découvertes. Un voyage que le lecteur aura envie d’effectuer lui aussi une fois l’ouvrage terminé.
Virginie Grimaldi donne la parole tour à tour à ses trois personnages féminins. Trois personnages très différents mais tout aussi attachants. Le style s’adapte ainsi au caractère de chacun.
Anna tout d’abord. Une mère de famille en déroute. Fragile. Ou plutôt fragilisée. Car lors de ce voyage on découvrira qu’elle est en réalité courageuse et forte. Elle se démène pour le bonheur de ses filles quitte à passer en second plan.
Les parents sont des funambules. On marche sur un fil tendu entre le trop et le pas assez, un colis fragile entre les mains
Chloé. L’ado rebelle. Elle est très intelligente, futée. Elle a un besoin maladif de trouver l’homme qui saura l’aimer mais elle est systématiquement déçue car elle tombe plus sur des profiteurs que sur des gars sérieux. Elle raconte tout dans un style direct dans son blog. L’autrice adapte alors son phrasé et son vocabulaire à l’âge de son personnage. Au fil des parties qui lui sont consacrée on découvre la fragilité de la jeune fille, sa colère, mais aussi son envie qu’elle a d’aider sa mère.
Je crois que c’est aussi pour ça que j’ai ouvert ce blog. J’aurais pu consigner mes pensées dans un cahier, mais les partager avec vous, savoir qu’elles vous font rire, qu’elles vous émeuvent, qu’elles vous font réfléchir, savoir que je ne suis pas la seule à ressentir ce que je ressens, à penser comme je pense, est précieux. Même si ça reste virtuel, je me sens moins seule.
Même les commentaires négatifs me font du bien. Les premiers m’ont blessée, je remettais tout en question, je n’avais aucune distance, mais à force, ils m’ont appris à comprendre que je ne peux pas plaire à tout le monde, et que ce n’est pas si grave. Qu’il y aura toujours quelqu’un qui me critiquera, et que ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien.
Je suis loin d’être celle que j’aimerais être. J’envie les personnes qui ne se soucient pas de l’image qu’elles renvoient, de ce que pensent les autres. Les personnes qui ont tellement confiance en elles que rien ne peut les déstabiliser. Moi, je me remets tellement en question que je suis capable de me sentir coupable même si je suis victime. Il y en a qui, pour ne pas déplaire, n’osent pas avouer qu’ils pensent le contraire des gens. Moi, je n’ose même pas penser le contraire. J’envie ceux qui n’ont pas besoin de l’approbation des autres pour s’aimer.
J’aimerais que la seule approbation qui compte soit la mienne.
Et puis, il y a Lily qui raconte tout à sa façon à son journal intime Marcel ! Je crois que c’est le personnage que j’ai préféré. Elle est très vive pour son âge. Observatrice, elle tire les conclusions souvent très justes de ce qu’il se passe autour d’elle. Elle m’a fait énormément rire car elle utilise souvent les mauvais mots mais on comprend tout à fait le double sens!
« J’espère que c’est vrai, sinon il faudra qu’on mette les pendules sur les i »
C’est surement avec ces parties là que l’on retrouve toute l’espièglerie et l’humour dont s’amuse souvent Virginie Grimaldi sur les réseaux sociaux!
J’ai apprécié cette façon de retisser les liens entre les différentes générations, de prendre des risques pour se retrouver même si les lendemains risquent d’en pâtir. Anna a fait son choix : sa famille d’abord, ce qui semble tout à fait logique d’ailleurs ! Mais ce voyage ne sera pas tout rose. Vivre les unes sur les autres, c’est une promiscuité qu’elles n’ont plus depuis longtemps. Alors les engueulades, les prises de bec, les explications s’enchaînent. Les émotions sont souvent à fleur de peau. Elles vont vivre des moments uniques et même si au départ certaines traînent et la patte, elles se rendent vite compte de la magie de ce voyage et de ses conséquences.
J’ai aimé voyager à leur côté, profiter de ces paysages, de ces images envoyées par l’autrice : les baleines, les fjords, les villes. Mais également les soirées partagées avec les autres voyageurs rencontrés au cours du voyage.
Dans ce livre, j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai été en colère, j’ai eu envie de partir moi aussi, de changer d’air, de me retrouver.  Je suis passée par tout un éventail d’émotions comme sait si bien le faire Virginie.
D’ailleurs, si tu lis ces lignes (oui désolée je te tutoie, je me sens toujours si proche de tes récits…),  j’aimerais te dire quelque chose : j’aimerais avoir la chance de ne jamais t’avoir lu pour pouvoir te découvrir, rêver avec tes récits, tomber sous le charme de tes personnages si humains. Donc merci d’écrire ces histoires qui font tellement de bien, de créer des personnages si tendres, si humains!
en brefUne histoire magique, douce et délicate. Merci Virginie pour tes histoires! A l’année prochaine!!

 

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