Jenny Valentine nous offre ici à lire un roman bien singulier. Des thèmes peu évidents sont mis en avant : la pyromanie, le deuil, l’art, avec en toile de fond une famille compliquée et des manipulateurs. Tout ça est bien ambitieux mais vraiment bien construit par l’auteur.
J’ai eu un petit temps d’adaptation à son style cinglant, à son héroïne à vif. Mais je me suis laissée prendre par cette histoire, par l’ambiance, me demandant où elle m’emmenait. Une très belle surprise !
Iris a grandi sans son père. elle vit avec sa mère et son beau-père. C’est une ado blessée, à vif, mordante, en colère. En colère contre sa mère qui profite du système, contre son beau-père qu’elle déteste, contre son père qui l’a abandonné, contre la vie qui ne lui fait pas de cadeau (pas de sous, pas d’avenir…). Le seul qui trouve grâce à ses yeux est son meilleur ami Thurston. Sa colère elle l’a fait passer en déclenchant des incendies… Et puis un jour, énième revirement de situation, ils repartent vivre auprès d’Ernest, son père. elle découvre qu’il est riche, qu’il aime l’art et qu’il a une sacrée collection privée, qu’il est toujours le mari de sa mère, qu’il ne l’a peut-être pas abandonné comme le répète sa mère depuis toujours et surtout… qu’il n’a plus que quelques jours à vivre…
Une course contre la montre s’engage. Pour sa mère qui veut récolter le pactole. Pour elle, pour apprendre à connaître son père. L’adolescente est brute de décoffrage, franche, directe. Ce qui n’est pas pour déplaire à Ernest. Sous nos yeux une complicité est en train de naître. Et on pressent une fin qui fera des étincelles.
J’ai vraiment apprécié cette lecture. Elle m’a surprise, je ne m’attendais pas du tout à ça. J’ai appris des choses sur l’art et notamment Yves Klein (d’où le titre de cet opus). J’ai appris à apprécier le personnage d’Iris. Au fil des pages, on a l’impression de la voir s’apaiser, d’une certaine façon. Cette trop courte relation avec son père est belle, sincère et touchante. On appréhende sa colère des premières pages d’un tout autre angle en fin de lecture. Jenny Valentine nous offre les réponses, parfois en sous-entendus, ce qui donne une certaine force à l’ensemble.