

Alex et Yann sont cousins et étaient comme deux frères. Alex vénère son cousin, et attendait chaque été avec impatience. Chaque été ils se retrouvaient dans le Sud et devenaient inséparables. Mais ce dernier été a tout changé. Le 15 août, Yann et Alex sortent faire la fête. Le 16 août et les jours suivants, Alex se retrouve seul. Yann ne sera plus jamais là. Alex pleure son frère, son ami. Alex est en colère.
Dans mes premières lignes, je joue volontairement entre passé et présent, entre le moment juste avant le drame et le temps d’après. Un temps où le deuil fait son chemin, où les souvenirs côtoient la douleur, le déni, l’incompréhension.
Certains jours, au réveil, il m’arrive encore de douter de la mort de Yann, pour finir par enfoncer ma tête de longues secondes dans l’oreiller. Et moi qui n’ai jamais pris un seul cours de catéchisme au sérieux, moi qui menaçais ma mère de fuguer si elle m’obligeait à faire ma communion, ma confirmation et tout le bazar, moi qui lui ai reproché mille fois de m’avoir fait baptiser sans me demander mon avis, soudain j’aimerais croire en Dieu, et qu’on me certifie qu’il existe quelque chose derrière un pare-brise explosé.
Pour Alex, Yann est là. Il lui apparaît régulièrement. Mais ce n’est pas le Yann qu’il connaissait. Il est si violent, en colère. Ce Yann fantomatique lui fait peur. Peu à peu, les souvenirs de leur dernière journée lui revient. Et il veut comprendre pourquoi.
Ingrid Thobois évoque avec beaucoup de justesse le travail de deuil. J’ai ressenti les émotions d’Alex avec beaucoup d’empathie. Le récit est court certes mais il remue. La détresse du jeune héros m’a parlé, m’a émue.
Le chagrin et la colère sont des sentiments parfois très proches l’un de l’autre, tu sais, et à certains moments ils peuvent même se confondre.
Un texte dur, difficile mais sensible et émouvant.