Héritage
titre original : Legacy
Autrice : Nora Roberts
trad. de l’anglais (États-Unis) par Joëlle Touati
382 p.
Michel Lafon, 2021
D’enfant star, Adrianne est devenue une ado solitaire. Sa mère, Lina, est une égérie du fitness qui parcourt les États-Unis ; son père, qu’elle n’a vu qu’une fois, a tenté de la tuer alors qu’elle avait sept ans.
Lorsqu’elle décide, comme sa mère, de réaliser des vidéos de yoga avec quelques amis, Adrianne remporte immédiatement un succès retentissant. Mais elle découvre le prix de la célébrité le jour où elle reçoit la première d’une longue série de lettres de menaces.
Partie se réfugier auprès de son grand-père et entourée de ses amis, Adrianne tente malgré tout de retrouver une existence tranquille. Mais quelqu’un est très en colère contre elle et ne reculera devant rien pour briser sa vie…


Nous allons suivre son héroïne sur plusieurs années : de ses 7 ans à l’âge adulte, en passant par son adolescence. Une histoire qui s’étire dans le temps, qui prend ses racines aux origines du protagoniste principal. Et Nora Roberts nous plonge directement dans le bain, dès la première phrae : « La seule et unique fois où Adrianne Rizzo rencontra son père, celui-ci essaya de la tuer. » Son père était quelqu’un de sympathique non ?
La méchanceté est un choix, je crois, et toi, tu ne fais jamais exprès d’être méchante. Il avait raison, en disant que tu ne lui ressembles pas.
On assiste donc à ce drame en ouverture de roman : un homme en rage entre violemment dans sa maison, s’en prend d’abord à la nounou de la jeune fille, puis à la fillette et finit par la mère de cette dernière. Celle-ci ne se laissera pas faire et toutes s’en sortir meurtries mais entière, du moins physiquement. Car une telle violence ne peut laisser totalement indemne. Adrianne et sa mère Lina vont s’en servir pour se forger un caractère solide, déterminée. Et ce fait divers permettra aussi à sa mère de se faire un nom dans son milieu professionnel. En effet, cette dernière est une coach sportive qui va connaître un grand succès par la suite. Elle mène d’une main de maître sa carrière, son image public, sa vie… mais n’est pas une mère aimante comme on pourrait l’imaginer. Elle est plutôt distante et peut sembler maladroite dans ses intentions.
Adrianne va construire sa personnalité avec l’exemple de cette femme forte, déterminée, énergique. Et elle va être « moulée » sur le même modèle mais avec un côté plus sociable que sa mère. Adolescente, elle saura trouver les bons contacts dans ses camarades, créer les bons liens et commencer sa carrière florissante.
Adulte, elle s’installe auprès de son grand père, loin du tumulte de la ville mais ne délaisse pas pour autant son entreprise de coaching (fitness et yoga) en ligne, un métier qu’elle aime, maîtrise de bout en bout mais qu’elle peut exercer de là où elle le désire. Et le foyer de son grand père est un es seuls endroits où elle se sent vraiment chez elle. Un endroit chaleureux, aimant, un lien de bien-être.
Seul ombre au tableau de cette vie idyllique sur le papier, un harceleur qui lui envoie tous les ans un poème suintant de menaces. La première année, alors qu’elle débute sa carrière adolescente, elle s’inquiète mais sait que son image publique attire les envieux, les fous et que les lettres de menace sont monnaie courante, malheureusement. Mais plus les années passent, plus elle appréhende le moment de la réception de sa lettre annuelle. Une lettre qui se fait plus dure, plus inquiétants…
Qui est-il? Que lui veut-il ?
Un homme violent ne l’est pas qu’une seule fois.
L’essentiel du roman nous fait suivre le quotidien d’Adrianne. Elle fonce, elle contrôle tout dans les moindres détails. Elle aime maîtriser sa vie, ses projets. Elle a appris très tôt à être indépendante. Son installation dans la ville des grands-parents va changer plus que sa vie professionnelle. Elle va se ressourcer, s’ancrer au rythme de la nature, d’une vie sociale plus apaisée, renouer avec ses anciens amis, et peut-être trouver l’amour.
Au début, plongée dans l’ambiance que sait si bien crée Nora Roberts, on n’en oublie la menace qui place sur Adrianne. On passe d’époque en époque dans sa vie, à des moments clés. On apprend à la connaître, à apprécier son caractère flamboyant et autonome. On vit à son rythme. Une sorte d’insouciance du quotidien. Et puis comme une piqûre de rappel. Le poème arrive. Et on sent la tension qui monte d’un coup, la menace. Et plus le temps avance, plus l’autrice donne la parole à cette présence inquiétante, à la folie de cette personne. On comprend qu’Adrianne est son objectif final. L’objet ultime de sa vengeance. Mais qu’il y a bien d’autres victimes. Et que sa démence, son obsession va en grandissant.

Pingback: Bilan Septembre 2021 | Les Lectures d'Azilis
Pingback: C’est lundi que lisez-vous ? #515# | Les Lectures d'Azilis