Gagner n’est pas jouer
titre original : Win
Auteur : Harlan Coben
trad. de l’anglais par Roxane Azimi
397p.
Belfond, 2020

Windsor Horne Lockwood III.
Win. Un privé aux méthodes très spéciales, héritier d’une influente famille américaine.
Quel lien entre ce crime abject et les Lockwood ?
Le passé remonte.
Une jeune fille séquestrée dans la « Cabane de la terreur ».
Un groupe d’ados illuminés devenus terroristes.
Une spirale de colère, de haine, de vengeance que rien ne semble pouvoir arrêter.
L’heure est venue pour Win de faire sa propre justice.

Héritier d’une grande famille américaine, Win vit une vie très cadrée au niveau du travail, sans attache au niveau « amoureux ». Ses heures de loisirs il les consacre à rendre justice avec ses poings et les techniques de combat qu’il maîtrise sur le bout des doigts.
Le corps d’un vieil homme vient d’être retrouvé dans un appartement newyorkais. Cet homme vivait en ermite, stockaient de tas de choses et surtout possédait un illustre tableau dans sa chambre. Un Vermeer.
Volé quelques années plus tôt à la famille de Win. Avec un autre tableau de Picasso.
Win est convoqué sur place. Surpris de cette découverte, il ne connaît pas l’homme. Mais son coté justicier nocturne s’éveille. Que se cache réellement derrière ce vol ? Quand l’identité de l’homme est dévoilé, les questions s’accumulent. Cet homme faisait partie d’une bande de six terroristes qui n’a jamais été retrouvé. Quel est le lien entre eux, sa famille et un autre drame ayant touché sa famille ?
Ce drame concerne sa cousine, qui avait été enlevée, torturée, violée pendant des mois avant de refaire surface.
Tout semble lié mais comment ? pourquoi ?
Win va remuer le passé, user de moyens peu conventionnels, mais plutôt efficace. Win joue avec les codes, avec les règles, avec les différents protagonistes. Il s’affranchit de la morale ou plutôt il a sa propre morale, sa propre vision de la vie, de l’honneur. Et il profite de son statut, de sa fortune, pour combler les lacunes de la justice.
La nature humaine est ainsi faite. Nous fermons les yeux sur nos propres défauts. Comme le dit Ellen Bolitar, la mère de Myron : Le bossu ne voit jamais la bosse qu’il a dans le dos.
J’apprécie toujours de lire un nouveau roman de Harlan Coben mais je suis loin d’avoir lu toute sa bibliographie. Mais pour les fans, je précise que Win est le meilleur ami de Myron Bolitar, un autre héros des romans de l’auteur. Alors on ne le croise pas entre ces pages mais il est très souvent question de lui, et je suppose que certains des personnages croisés sont aussi présent dans la série consacrée à ce meilleur ami.
Mais revenons à ce roman en particulier.
Win est un héros à part. Il a une sacrée personnalité et surtout un gros ego. Il sait qu’il a du charme. Il sait qu’il est puissant. Il sait que son argent peu résoudre pas mal de chose. Et malheureusement/heureusement (à voir!) il n’a pas tord. Force est de constater qu’il obtient des réponses qui ont toujours fait défaut à la police.
L’ennui avec votre génération, c’est que vous cherchez toujours à remuer la boue. Vous croyez qu’en exposant la laideur au soleil, ça va la faire disparaître. Or c’est tout le contraire. Tu la nourris.
En ce qui concerne l’intrigue, on peut dire qu’elle est alambiqué. Je me suis parfois un peu perdu entre les différentes identités de certains personnages. Le passé et le présent s’entrecroisent. Le passé n’a pas été reluisant et sa famille a pas mal de dossiers enterrés. Même si le personnage de Win est assez particulier, j’ai apprécié partir à la recherche d’indice, partir à la quête des membres du groupe de terroriste, de lever le voile sur les secrets de sa famille. J’aime sa façon de voir les choses, de ne pas lâcher avant d’avoir la vérité même si elle sent qu’elle pourrait faire du mal. Il fonce. Qu’importe les dégâts. Mais il se pourrait que cette histoire lui fasse changer un peu sa façon de voir…
– Tu n’en parles à personne.
– Même pas à Myron.
– Non.
– Quoi non ?
– Je dis tout à Myron.