Roman policier / Thriller/SF / Fantastique

La Princesse au visage de nuit de David Bry

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La Princesse au visage de nuit

Auteur : David Bry
360 p.
Pocket, 2022

résumé Dans les bois vit la princesse au visage de nuit ; ses yeux sont des étoiles et ses cheveux l’obscur.
Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux… Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d’accueil.
Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.
cequejenaipensé  Depuis le temps qu’on me conseille de découvrir l’univers de David Bry !J’ai dans ma pile à lire un exemplaire de son roman fantasy Que passe l’hiver (dédicacé lors de notre rencontre à Lire en poche) depuis 2019. En discutant avec lui, je savais déjà que son univers me plairait. Et j’aurai donc commencé ma découverte de sa bibliographie non pas par ce titre mais avec La Princesse au visage de nuit qui vient de paraître aux éditions Pocket avec le label « Etoile montante de l’imaginaire ».

Un roman à la croisée du polar et du fantastique.

Angoissant et bien stressant.

D’ailleurs, certains soirs je me disais que je n’aurai peut-être pas dû le lire juste avant d’éteindre la lumière ! Les bruits de la nuit me semblaient démultiplier !!

Hugo se voit obliger de revenir dans le village où il a grandi. Cela fait vingt ans qu’il l’a quitté. Il avait alors une dizaine d’années. Il l’a quitté meurtri, terrifié, perdu. Il espérait que tout ce qui s’y était passé reste derrière lui. Loin de lui. Même si tout ce qu’il s’y était passé peuple encore ses nuits cauchemardesques…

Mais voilà. Le passé ressurgit. Ses parents viennent d’avoir un accident. Ils sont morts. La voiture aurait été saboté. Il ne les avait pas vu depuis 20 ans. A reculons, il y va. Pour le côté administratif. Pour boucler la boucle. Mais dès qu’il arrive, le cauchemar recommence.

– De l’orage de prévu ? s’étonne le curé.
Bernadette frissonne. Élisabeth Pirier resserre son châle sur ses épaules. Les employés des pompes funèbres fouillent le ciel d’été à la recherche de nuages invisibles.
– C’est la princesse au visage de nuit, annonce la vieille Lisienne. Elle s’est réveillée.

Hugo haïssait ses parents. Des alcooliques qui le battaient, qui l’humiliaient. Dans le village, il a fallu le drame pour qu’on le sorte de là.
Une légende locale parle d’une princesse de la nuit qui vit dans la forêt. Cet être maléfique répond aux enfants en souffrance qui lui demande son aide. Peu d’entres eux ont été retrouvé…

Il y a vingt ans, Hugo et ses amis Sophie et Pierre se sont enfoncés à leur tour au cœur de la forêt, le soir de la St Jean. Au matin, seul Hugo, amnésique de la nuit passée, est retrouvé. Les secours remarquent les traces de sévices et on le retire à ses parents.
Depuis vingt ans, Hugo se demande ce qu’il s’est passé, se demande où sont Sophie et Pierre. Ça le hante. Ça le ronge.

Souffrir, ça n’empêche pas d’essayer d’être heureux, murmure Hugo. Au moins essayer…

Aujourd’hui, son retour ravive les plaies. D’autant plus que la gendarme chargée de l’enquête autour de l’accident de ses parents n’est autre qu’Anne, la sœur de Sophie. Et puis il y a les rancœurs, les regards accusateurs, les regards de ceux qui n’ont pas oublié, les peurs… Et à tout ça s’ajoute, les bruits, les murmures qui s’échappent de la forêt. Que seul Hugo entend. Les présences fantomatiques, les objets qui ressurgissent du passé. Hugo et Anne vont tenter de démêler les fils, espérant enfin savoir. Hugo est aimanté par ce lieu. L’angoisse est là mais il veut savoir.

J’ai vraiment A-DO-RE l’ambiance sombre, inquiétante, pesante de ce roman. J’avais l’impression d’entendre et de ressentir ce qu’était en train de vivre le héros. J’ai aimé le fait que David Bry se joue des codes en mêlant les genres : thriller psychologique et fantastique se marient à merveille.
On enquête, on cherche à comprendre, à démêler légende et réalité.
Le doute, la part d’inexplicable qui restent bien présents. J’ai apprécié d’être dans cette état d’incertitude perpétuel, de ne pas avoir toutes les réponses. L’auteur laisse planer délibérément une part de flou dans son récit.

Un roman sur les êtres malmenés, brisés par d’autres. Des enfants en souffrance qui vont chercher de l’aide ailleurs, aident qui ne venait pas dans leur entourage, dans leur réalité.

Un roman qui parle de souffrance, de solitude, de comportement parfois involontaire égoïste : ne voyons-nous pas ce qui nous voulons seulement voir ? croire ? Voir c’est savoir…

Je me souviens aussi du silence autour de vous, de ces regards rivés sur vos bras, de la gêne de ces gens qui vivaient à côté de vous et n’avaient jamais rien… dit. Ou vu. Ou voulu voir.

Pour finir, un mot sur la première de couverture qui est la réplique du roman en grand format paru aux Editions de L’Homme sans nom en 2020 : une couverture sublime et inquiétante, avec ses yeux qui apparaissent tapis dans l’ombre du feuillage. A l’intérieur on retrouve dans la mise en page un reflet de l’ambiance du roman avec des branchages qui envahissent chaque début de chapitre, qui rythme les différentes parties du roman, un décompte vers la nuit de la Saint Jean. Une ambiance fantomatique jusque dans le graphisme : belle idée !

en brefUn roman angoissant, stressant, mêlant les genres. Une pure merveille !

4 réflexions sur “La Princesse au visage de nuit de David Bry

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