Roman

Le Cinéma de rêve face à la mer de Holly Hepburn

couv1615609Le Cinéma de rêve face à la mer

Titre original : The Picture House by the Sea
Autrice : Holly Hepburn
trad. de l’anglais par Raphaëlle Pache
279 p.
Pocket, 2022

Le Palace de Polwhipple est un beau cinéma art déco, niché en face de la mer, en Cornouailles. Mais son heure de gloire est passée depuis longtemps. La seule chose qui le maintient encore en vie c’est Ferrelli, la concession familiale de glaces dans le hall, connue comme offrant la meilleure glace à des kilomètres à la ronde.
Aussi, lorsque Ferdie, le propriétaire de Ferelli, se casse une jambe, sa petite-fille Gina laisse tout tomber pour venir l’aider. Mais à son arrivée, elle est consternée par l’état du cinéma, dont elle se souvient avec tendresse pour l’avoir fréquenté pendant ses vacances d’été quand elle était petite. Elle est déterminée à lui donner le relooking qu’il mérite. Avec Ben, l’expert local en rénovation, elle entreprend de redonner au Palace son ancienne gloire.
Mais le cinéma a besoin de plus qu’une couche de peinture. Et son avenir même est menacé par un entrepreneur avide. Gina pourra-t-elle sauver l’endroit avant qu’il ne soit trop tard ?

 
cequejenaipensé Gina décide de se rendre au chevet de son Nonno qui vient de se casser une jambe. Il est à la tête d’une entreprise familiale de glaces, très renommée dans le coin. Mais son Nonno est fier, il a la tête dur… et demandait de l’aide n’est as dans ses habitudes. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui a appelé Gina à l’aide mais sa grand-mère. Cette dernière vit à Londres où elle a une petite entreprise d’organisation d’événements. Gina à de très bons souvenirs d’enfance dans cette petite ville de Polwhipple, et notamment dans le vieux cinéma de la ville. Elle n’a pas hésité longtemps avant de réorganiser son agenda pour les prochains mois et d’y partir, au grand dam de son amoureux, Max. 
Ce que je veux dire, c’est que parfois les gens qu’on aime nous blessent et nous déçoivent. Et parce qu’on est blessé, la tentation est de réagir soit en ripostant, soit en fuyant. Mais si, au lieu opter pour l’une ou l’autre de ces deux options, on y voyait l’opportunité de réparer quelque chose qui a été cassé ?
Sur place, elle retrouve donc ses grands-parents. Et comme prévu, son grand-père, fier et bougon, est vexé de cette visite. Pas de voir sa petite-fille qu’il adore, mais du pourquoi elle est venue. Gina n’a pas peur du travail et elle est heureuse d’apprendre auprès de son grand-père les ficelles du métier et les recettes familiales de glace. En se baladant en ville, elle va redécouvrir le Palace… le cinéma de son enfance…
Mais il est très loin du faste d’alors. Les néons de l’enseigne sont en panne, les murs sont fissurés, les moquettes ternes et tâchées, le programme inexistant… le gérant actuel semble être démotivé et a laissé le cinéma quasi à l’abandon. Pourtant quelques irréductibles continuent à venir malgré la programmation surprenante et désuète. Peut-être grâce au stand de glace Ferrelli, les glaces familiales…
Gina, dès les premières pages, se montre pleine d’énergie. Son enthousiasme et son envie de redonner vie à ce cinéma semblent contagieux. Et même si elle ne fait pas partie du village, on respecte sa famille. Elle est, à une exception près, adoptée par tout le monde. Et les idées pour raviver le cinéma fusent. Elle pourra compter sur le soutien du gérant – qui laisse faire mais avec enthousiasme, par la vendeuse de costumes anciens/friperie, et par Ben, un ami d’enfance qu’elle a retrouvé par hasard. Ce dernier a bien changé! Il est devenu un beau surfeur musclé et est un expert reconnu en rénovation de bâtiment ancien. D’ailleurs, il habite dans un wagon de la vieille gare qu’il rénove petit à petit selon ses moyens mais avec beaucoup de goût.
Ensemble, ils veulent faire revivre, redynamiser la ville.
Gina est là seulement pour quelques semaines mais on dirait qu’elle l’a toujours été. Elle semble dans ce village face à la mer plus à sa place et surtout plus épanouie qu’à Londres. Et je crois qu’on le réalise plus qu’elle. Elle se répète souvent que sa vraie vie est à Londres avec son fiancé Max. Mais, même si on ne la connaît pas quand elle est à Londres, on sent bien qu’à Polwhipple, elle est heureuse, pleine d’idées, de vie. Elle sourit, elle rit, elle respire la bonne humeur.  J’ai adoré son énergie, son envie d’aider. Elle en fait beaucoup …. mais… peut-être un peu trop… c’est comme si elle avait été attendu par la ville depuis toujours… Que si elle n’était pas là rien ne se serait passé. Personne ne la connait mais tout le monde l’écoute. Au cinéma, elle s’invite et plonge dans ce projet comme si c’était son cinéma. Alors oui elle demande au gérant s’il est d’accord, mais il en devient presque anecdotique. J’ai l’air de critiquer avec mes réflexions… mais en fait, je ne me suis pas ennuyée dans le roman. Cette attitude m’a surprise mais pas dérangée. En fait, j’étais un peu comme les habitants de la ville. Séduite par le charme et l’énergie de Gina, son envie d’aider. Elle met son savoir-faire professionnel au service d’une communauté. Car elle fait tout ça sans arrières pensées, à part celle de voir revivre le cinéma qu’elle a tant aimée dans sa jeunesse. Je crois que c’est ça que j’ai surtout aimé chez elle : sa générosité. Que ce soit pour aider son grand-père ou ce cinéma.
Dans ce roman, les références aux films sont très nombreuses. On sent la passion de l’héroïne pour le septième art et elle donne envie de (re)découvrir bons nombres de vieux films, Brève rencontre de David Lean en tête.
 
Il existe un second tome : Dernière séance au cinéma de rêve. Il sort en octobre chez Pocket, et il a déjà – bien évidemment – rejoint ma wish-list… car, une fois n’est pas coutume, dans ce genre littéraire, tout ne se clôture pas à la fin du premier volet. Il y a encore beaucoup beaucoup d’incertitudes, de portes ouvertes. Pour le cinéma, pour la gare, pour Gina et Ben. Bref, à peine après avoir fermé mon roman, j’ai déjà envie de repartir à Polwhipple, et c’est bon signe non ?

 

Un joli roman contemporain où le septième art est à l’honneur. Une héroïne pleine de vie, généreuse et altruiste. Très sympa!
 
 
 

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