Blue Pearl
Autrice : Paula Jacques
186 p.
Scrinéo, 2019

Le jour où la poupée de son enfance resurgit dans sa vie, c’est tout le passé de Lizzie qui remonte à la surface, d’un seul coup. La Grande Maison des propriétaires où sa mère cuisinait, Laura May, sa cruelle petite maîtresse, le charme de Luther, le jeune rebelle, et puis ce nouveau régisseur, casseur de nègres. On disait qu’à cinq cents kilomètres de là, l’esclavage était aboli…

– Regardez bien, vous ne la reconnaissez pas ?
Elle a attiré mon attention sur un petit carton épinglé à l’ourlet de la robe de cette poupée. En mettant mes lunettes, j’ai pu lire ces mots gravés en italiques : « Abigail Burlington, provenance État de Virginie ». J’étais stupéfaite. Ma mère, Abigail, ne savait ni lire ni écrire. Soudain, à son collier de perles bleues et surtout à l’absence d’un bras, j’ai reconnu Blue Pearl, ma poupée manchote. Je n’en croyais pas mes yeux : c’était Blue Pearl, la poupée que ma mère avait cousue pour l’anniversaire de mes dix ans !
Tous les souvenirs de mon enfance me sont remontés à l’esprit et, malgré mon vieil âge, l’émotion m’a envahie.
Une riche collectionneuse arrive un soir chez Eliza Burlington. Elle lui montre une poupée qu’elle vient d’ajouter à sa collection. cette dame, Eliza ne la connaît pas. Par contre, la poupée oui. C’est la poupée fabriquée avec amour par sa mère et qu’elle lui a offert pour ses 10 ans. Elles étaient alors toutes deux esclaves dans une plantation dans l’État de la Virginie. Cette poupée, à qui il lui manque un bras, lui donne envie de raconter sa voir d’alors.
Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis. Le monde a continué de tourner. Des gens sont nés, d’autres sont morts, mais à cause de Blue Pearl, le passé qui n’existait plus a resurgi dans mon esprit, nettement, comme si c’était hier.
Sa vie sur la plantation, les sévices, la perversité du contremaître, la méchanceté de leur maîtresse, la guerre entre les Yankees (du Nord, abolitionnistes) et les Confédérés du Sud, conservateur.
Sa fuite, ses belles rencontres et l’espoir de la liberté.
Sa fuite, ses belles rencontres et l’espoir de la liberté.
En deux cent pages, Paula Jacques nous raconte avec authenticité le destin de cette jeune esclave. Et même si l’Histoire de cette époque est survolée (difficile de faire mieux en si peu de pages), l’essentiel y est pour appréhender l’ambiance de l’époque, la douleur de la servitude de tout un peuple.
Une lecture essentielle.
En sélection pour le prix #lirejeune47, organisé par la Bibliothèque Départementale du Lot et Garonne.

Il est dans ma PAL et il traîne, il traîne… Je crois que c’est essentiellement parce que je n’aime pas la couverture alors que le livre me tente beaucoup – son sujet est important et j’ai envie de savoir à quels enfants de mon entourage je pourrai le faire lire. Merci pour ton retour qui me rappelle que je dois le lire (et je vais le faire avant la fin de l’année !).
Je l’ai lu dans le cadre d’un prix littéraire que j’organise avec ma bibliothèque départementale. Il a râté la première place de quelques votes seulement!
Moi aussi la couverture m’arrêtait mais j’ai réussi à passer outre. Heureusement !!
Bonne future lecture 😉