Liés pour la vie
Autrice : Laëtitia Milot
lu par Cécile Combes
7h15
Lizzie, 2018
Editions Plon, 2017

Handicap, rééducation, culpabilité, espoir et résilience habitent les héros du nouveau roman de Laëtitia Milot.

J’aime beaucoup la fraîcheur et l’énergie de cette actrice-autrice. Elle a plusieurs casquettes mais s’implique tout autant dans chacune de ses activités. D’ailleurs, dans cette version audio, j’ai eu l’impression d’entendre l’actrice elle-même, de retrouver certaine de ses intonations. Peut-être parce que la voix de Cécile Combes, la lectrice de cet audio, est proche mais je dirais plutôt que c’est dû un mélange de l’écriture-signature de l’autrice et d’avoir déjà vu le personnage et l’histoire prendre vie par le biais du téléfilm. Quoiqu’il en soit Cécile Combes transmet bien les différentes étapes difficiles que va vivre l’héroïne avec des émotions à fleur de peau.
C’est vrai, ce qui compte dans la vie c’est ce qu’on peut faire, pas ce qui nous arrête.
Le personnage principale est Lucie, une jeune championne d’équitation. Elle se donne corps et âme avec son père dans sa préparation physique et mentale pour les futures épreuves des jeux olympiques au côté de son cheval Saphir. Son père est intransigeant et exige la même implication de la part de sa fille qui doit tout de même donner en plus de ses entraînements donner des cours d’équitation. L’entraînement est rude, il prend du temps mais Lucie est épanouie dans sa vie. Elle vit dans le haras de ses parents, et fiancée. Tout va bien dans le meilleur des mondes…
Lucie avait beau l’adorer, il avait beau être le meilleur des coachs, parfois il l’énervait prodigieusement. Cette façon déjà qu’il avait de lui parler comme à une gamine alors qu’elle avait trente-deux ans ! Et puis cette manie de l’heure, du temps, de la seconde, cette ponctualité à tous crins, dans toutes les circonstances, cette rigidité de gendarme héritée de son propre père, un garde républicain de qui Jérôme tenait son amour des chevaux… ce matin, ça donnait juste envie à Lucie de renvoyer à ses horloges « le colonel », comme elle surnommait son père quand il l’agaçait trop.
Jusqu’à ce qu’un accident de voiture la laisse hémiplégique. Une rééducation lourde est nécessaire pour des résultats incertains. La charge financière de cet accident va également pesée sur le centre équestre.
Marc, l’homme responsable de l’accident, culpabilise. Il a fui les lieux. Et ça le ronge (encore heureux!). Il va alors se rapprocher de Lucie, l’accompagner dans sa rééducation, dans son handicap, l’aider à prendre un nouveau départ… sans dire qui il est vraiment…
Clop, clop, clop. C’était comme une musique qui la préparait au travail, la mettait en condition. Peu à peu, le vide se faisait en elle, ne laissant place qu’au seul son du cheval et à ce qu’ils s’apprêtaient à faire ensemble. Dès cet instant, elle ne faisait plus qu’un avec Saphir. Et au moment où elle pénétrait dans la carrière, elle était mentalement prête.
Dans ce roman, Laëtitia Milot aborde donc les thèmes du handicap, de la rééducation, de la culpabilité, de la renaissance et du handisport. Son héroïne dont on suit le combat pour continuer de vivre sa passion est touchante. Une jeune femme courageuse, déterminée une fois qu’elle réussit à faire le deuil de sa vie « d’avant ». Car cet accident sera aussi un révélateur au niveau de ses amis… malheureusement très réaliste…
