Sur le vif

titre original : With the Fire on High

Autrice : Elizabeth Acevedo

trad. par Clémentine Beauvais
412 p.
Nathan, 2021

Emoni a de l’or au bout des doigts. Entre ses mains, saveurs et épices composent des plats incomparables. Mais Emoni a aussi une petite fille de 2 ans, et elle jongle entre son rôle de jeune mère, les cours au lycée et le travail le soir pour aider sa grand-mère à payer les factures.
Emoni a 17 ans, et elle ne pense pas qu’elle pourra continuer ses études, ni devenir cheffe dans un restaurant. Dans sa vie faite de responsabilités, il n’y a pas de place pour rêver. L’ouverture dans son lycée d’un nouveau cours d’arts culinaires pourrait bien lui permettre de déployer son talent et de trouver la force en elle d’accomplir son rêve.

Voilà un roman qui donne faim ! Ou du moins qui fait saliver !!

Emoni est encore au lycée mais est déjà maman d’une petite Emma qui a deux ans (alias Babygirl). Emoni a perdu sa mère tôt et son père qui n’a jamais su faire face préfère venir lui rendre visite occasionnellement depuis sa naissance.

J’ai du mal à retenir certaines leçons, j’avoue, mais celle-là en particulier m’a pris des années : un père comme le mien, faut pas lui faire trop de place dans sa vie. Parce qu’il rentre à coups de coude et il écarte les murs, et quand il part, le vide est trop grand – cet espace dans ton coeur où il devrait y avoir un parent.

Elle vit avec sa grand-mère et se plie en quatre pour être une bonne mère, une bonne petite-fille et une bonne élève. A côté de ses cours, elle bosse dans un food truck… mais c’est loin de plaire à la passionnée de cuisine qu’elle est ! Car Emoni a de l’or au bout des doigts. elle aime créer, revisiter les recettes. elle associe comme personne les saveurs et les épices.

Et coup de chance cette année, une nouvelle option arrive dans son lycée les arts culinaires. elle va y apprendre les bases et les bons gestes et surtout apprendre à travailler en équipe et essayer de suivre une recette! Pas évident pour elle quand on sait que la cuisine est un terrain de jeu pour elle. Elle se laisse habituellement porter alors être dans un cadre ce n’est pas évident pour elle. Et ce cours n’est pas seulement pour elle un cours qui va confirmer son choix d’orientation, il va aussi peut-être lui permettre de voyager car un voyage scolaire d’une semaine en Espagne est prévu pour les vacances de printemps. Emoni redoublera d’effort pour pouvoir y aller. Et elle a des ressources et des idées pour récolter des fonds… va-t-elle réussir à réunir la somme nécessaire pour participer ?

Cette année est vraiment une année clé pour Emoni : faire ses preuves dans son choix e carrière, passer définitivement dans l’âge adulte, satisfaire les uns et les autres, et surtout apprendre à s’écouter.

Il y a des soirs où j’ai envie de pleurer jusqu’à tomber de sommeil, trop de fardeaux, mais même mes yeux sont trop fatigués pour produire des larmes correctes.

Pour Emoni, rien n’est facile. J’ai adoré suivre cette petite période de vie à ses côtés. Emoni est une jeune fille qui a de la ressource mais qui a peur de faire confiance aux gens extérieurs de son cercle proche, et qui peut-être manque de confiance en elle-même. Elle sait qu’elle est douée. Mais elle ne veut pas croire en son rêve. Pour elle, elle n’y a plus droit, elle n’a pas la possibilité d’accéder à ses rêves.

J’ai apprécié la dynamique de ce roman et surtout qu’il se passe dans le monde de la cuisine. C’est original pour un roman pour adolescent. Les 400 pages se dévorent, et quand Emoni enfile son tablier on savoure!

Petit plus : chaque partie s’ouvre sur une recette façon Emoni!

Trois choses comptent plus que tout pour Emoni : sa grand-mère, sa fille et la cuisine. Un roman qui se savoure !